Maxime est-il un pur égoïste ou les apparences sont-elles trompeuses ? Son épouse, Rosaline le considère comme un monstre d’égoïsme ne pensant qu’à ses parties de poker et sûrement pas à ses envies, à ses passions à elle comme le piano.
Quand le rideau se lève au début de la pièce, cela fait cinq mois qu’elle l’a quitté. Il est tombé dans une sorte de dépression, se réfugiant dans l’alcool et des parties interminables de poker.
Mais c’est l’été et sa nièce Aurore est là. Alors qu’il sort des brumes de l’alcool, elle lui rappelle qu’il a promis de faire venir l’accordeur de piano car elle veut jouer. En effet, non seulement il est désaccordé mais en plus il y a une sorte de parasite qui empêche une bonne audition. Alors que la jeune fille est sortie, officiellement acheter du pain, Maxime explique à son ami Hubert qui est venu se faire rembourser les avances d’argent qu’il lui avait faites la veille, qu’il hait le piano. C’est à cause de sa sœur : cette dernière rêvait d’une carrière internationale et a décrété que son échec à ce niveau était du à sa professeure de piano qui était trop gentille. Alors, quand elle a appris à sa fille et à son frère à en jouer, elle a été intraitable. Le résultat fut qu’elle a fini par traumatiser ses deux élèves qui ne supportent plus cet instrument. Non Maxime n’est pas égoïste, il fuyait le piano. Difficile d’entrer en harmonie avec la passion de sa femme quand on n’arrive même pas à reconnaître et à exprimer son traumatisme et ses causes.
Mais c’est chose faite et quand l’accordeur de piano trouve l’origine du parasite, Rosaline peut revenir, tout cela grâce à ingénuité d’Aurore.
Comment ne pas percevoir dans le rôle d’Aurore toutes ses servantes ingénues du théâtre de Molière voire de Marivaux. Effectivement, elles sont bien plus « dégourdies », inventives que leur entourage pris dans leurs passions qui ne sont que des prisons dont elles trouvent les moyens d’ouvrir les portes.
Benjamin Zanatany nous offre un vaudeville agréable, bien rythmé sur la nécessité de savoir exprimer les causes de nos traumatismes pour pouvoir les combattre et s’ouvrir aux autres.
Merci Monsieur l’accordeur
Benjamin Zanatany
éditions du Panthéon. 11€90
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