C’est dans la province du Shanxi, au sud-ouest de Pékin, que des archéologues ont mis à jour trois chambres funéraires datant de la dynastie Jin (晉, 265–420), c’est en effet ce que nous apprend un article paru le 13 mars dans le journal China Daily.
On apprend ainsi qu’en novembre 2023, des archéologues de l’institut et de l’Institut de recherche archéologique de la ville de Changzhi ont mené des fouilles dans le village de Qiangcheng, dans le district de Lucheng de la ville, où ils ont trouvé les trois tombes anciennes.
Quelques précisions d’histoire utiles à la connaissance de la Chine
Remarquons que ces tombes datent de la dynastie Jurchen Jin – ou « Grand Jin » – qui a régné dans le nord de la Chine entre 1115 et 1234.
Ce que ne nous dit cependant pas l’article paru dans ce journal chinois, c’est que les souverains Jurchen Jin (en chinois 女真 et en mandchou ᠵᡠᡧᡝᠨ) n’étaient pas d’ethnie Han, l’ethnie dominante dans la Chine d’aujourd’hui. Il s’agissait d’un peuple semi-nomade du nord-est de la Chine. Ainsi transparait jusque dans des articles à caractère scientifique comme ce compte-rendu traitant de l’archéologie et juste publié, une forme pour le moins de désinformation qui percole en permanence dans la société chinoise controlée par la main d’acier du Parti communiste. En d’autres termes, cela s’appelle du négationisme. Pour le folklore et bien souvent à destination d’une propagande destinée aux étrangers, sont mises en avant dans leur seul aspect folklorique, les 56 nationalités diverses ethnies, pour autant qu’elles ne se trouvent point en opposition frontale avec la politique de Pékin, mais ce sont toujours les Hans qui dominent ( et le mot est faible) l’ensemble du dispositif politique. Que ne parle-t-on ainsi du sort funeste réservé aux Ouïgours, peuple turcophone du Sin Kiang, martyrisé, et qui aujourd’hui se trouve, comble des combles, en infériorité de population dans son propre pays du fait des transferts massifs de Hans qui sont venus coloniser leur territoire !
L’histoire de la Chine est sans le moindre doute, une grande histoire et la civilisation chinoise d’une très grande richesse. Mais elle n’est pas tout à fait l’histoire officielle du pays, celle que l’on enseigne dans les écoles où flotte le drapeau rouge avec ses étoles jaunes et la faucille et le marteau …
L’on ne peut pas traiter sereinement de l’histoire de l’art si l’on ne se soucie pas en premier lieu de l’histoire des femmes et des hommes qui font société, qui font humanité, d’où nos apartés dans WUKALI.
En effet, l’histoire multi-millénaire de la Chine, est le fruit de siècles de conquêtes, de guerres intestines, de dominations, d’invasions, de grandes misères, de famines, de dynasties et d’empereurs, de puissance, de forces, de richesses, d’échanges commerciaux avec l’occident, d’influences, de raffinements artistiques, de culture et de déclins. Un impérium compliqué fait d’absorptions multiples et de dynamiques centrifuges, dominant un grand nombre de territoires, d’ethnies avec une géographie contrastée où de vastes terres désertiques dament le pion aux rizières. Et si le confucianisme y a su se développer, permettant l’émergence d’élites, il a aussi contribué mécaniquement à anéantir la réalisation sociale et philosophique de l’individu. La liberté de l’individu, son émancipation, comme nous l’entendons en Occident dans notre tradition judéo-chrétienne, n’y ont jamais existé, pas le moindre temps des «Lumières» et ce n’est certainement pas, loin de là, le régime politique actuel de Xí Jìnpíng qui corsète la population chinoise qui changera les choses. Le confucianisme s’est dilué dans le totalitarisme communiste.
Question territoire, quand Pékin réclame Taiwan dans son giron, c’est tout bonnement une imposture politique, une manipulation, l’expression d’une propagande à usage interne et d’un nationalisme conquérant et impérialiste qui hélas aujourd’hui font florès. C’est surtout et soyons parfaitement analytiques, le désir impérial (et non exprimé bien évidemment) de Pékin de contrôler les hauts fonds maritimes actuellement sous la maîtrise de Taipeï, pour un aventurisme guerrier qui s’il aboutissait aurait des conséquences incalculables. C’est aussi, et c’est fondamental, la menace belliciste que fait peser la Chine sur l’existence même de la petite démocratie taïwanaise, sur la liberté, sur la vie oui, de ses habitants. La Chine, comme au demeurant la Russie de Poutine devenue avec la guerre en Ukraine, clientèle obligée de Pékin, ce n’est pas un pays, c’est un empire.
Un seul être me manque et tout est dépeuplé1 dans un pays d’aujourd’hui de plus de 1 milliard 400 millions d’habitants ! Paroles d’Occidental, est-ce bien sûr ?
Nous préciserons aussi que la Dynastie Jin, (1115-1234), régnait sur un empire formé par les tribus toungouses Juchen (ou Jurchen) de Mandchourie. L’empire couvrait une grande partie de l’Asie intérieure et toute la Chine du Nord actuelle.
D’abord sujets des Liao, une dynastie d’Asie intérieure créée au Xe siècle par les tribus Khitan, les Juchen, avec l’aide de la dynastie chinoise des Song, se sont débarrassés de leurs suzerains et ont établi leur propre dynastie entre 1115 et 1122. Ils attaquent alors les Song et les chassent au sud de la rivière Huai. Comme les Liao, ils mettent en place un système de double administration : une bureaucratie à la chinoise pour régner sur la partie méridionale de leurs conquêtes et un état tribal pour contrôler les tribus nomades de l’Asie intérieure. Leur capitale se trouve à Huining 会宁府 jusqu’en 1152, (dans l’actuelle province du Heilongjiang et dont la capitale provinciale est Harbin) puis à Yanjing 燕京 (aujourd’hui Pékin) et enfin à Bianjing (Kaifeng 开封市 dans la province du Henan).
La majeure partie de leur royaume se trouvait en Chine proprement dite, mais les Juchen étaient très soucieux de préserver leur identité ethnique. À cette fin, ils continuèrent à utiliser leur propre alphabet et leur propre langage et bannirent les vêtements et les coutumes chinoises de leurs armées, bien qu’ils aient choisi le nom chinois de Jin pour leur dynastie. Cependant, leur férocité guerrière disparut progressivement et la dynastie fut finalement détruite en 1234, lorsqu’elle fut prise au milieu d’une alliance nouvellement conclue entre les Mongols au nord et les Song au sud.
Les archéologues chinois ont ainsi pu observer noter dans leurs observations que bien que les tombes aient été plus ou moins pillées et endommagées, elles étaient relativement bien conservées et comportaient des peintures murales, des décorations, des inscriptions et des épitaphes.
Il est intéressant de constater que quoi qu’elles appartiennent à la même période et à la même région, les tombes présentent des caractéristiques et des styles distincts.
L’on peut ainsi observer que les murs des tombes M19 et M20 sont ornés d’arcs, de portes, de fenêtres, de figures et de motifs floraux sculptés dans la brique, ainsi que d’inscriptions détaillant des informations relatives aux tombes, telles que l’époque, les personnages, les événements, l’histoire et la géographie.
La tombe M21 présente un style totalement contrasté. Les murs de sa chambre imitent également des structures en bois, mais la flore, la faune et les couleurs peintes sont nettement différentes des deux autres, ce qui laisse aux archéologues une marge d’interprétation supplémentaire.
Selon l’institut, les épitaphes et les inscriptions des tombes ajoutent des matériaux et des exemples historiques à l’étude des tombes de la dynastie Jin dans la région septentrionale.
Comme le dit l’article du China Daily: « les tombes reflètent la culture chinoise traditionnelle, l’éthique sociale, les caractéristiques architecturales anciennes, l’architecture des tombes et les coutumes funéraires, fournissant de nouveaux matériaux et de nouvelles perspectives pour l’étude de la culture des tombes anciennes et de l’histoire archéologique….». On ne peut mieux dire n’est-ce-pas !
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