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Pompéi, des fresques découvertes à vous couper le souffle

par Pierre-Alain Lévy

C’est un de ces moments de ferveur que connait de temps en temps le petite monde de l’histoire de l’art, ces fractions des mouvements du monde quand tout s’arrête et que l’on découvre un chef d’oeuvre archéologique inhumé, oublié, ceux-mêmes que l’on savoure avec bonheur à savoir cette longue chaîne de l’humanité, celle de la beauté qui nous donne la force d’exister.
La force de la beauté, celle du regard, de l’émotion, de la tendresse, de ce qui existe de plus beau d’entre nous et que parfois nous avons le bonheur suprême de connaître.

C’est ainsi qu’à Pompéi des archéologues ont mis au jour des fresques exceptionnellement bien conservées représentant des sujets légendaires de la guerre de Troie dans une salle de banquet située dans un quartier résidentiel et commercial connu de la ville antique.

Apollon tentant de séduire Cassandre

Une peinture représente le dieu Apollon, équipé de sa lyre symbolique, tentant de séduire Cassandre. Selon le mythe, Apollon a donné à Cassandre le pouvoir de prédire l’avenir dans le but de gagner son affection. N’ayant pas réussi à révoquer ce don divin, il a jeté une malédiction afin que personne ne croie à ses prophéties. Cassandre n’a donc pas pu empêcher la guerre de Troie, qui a commencé lorsque son frère Pâris (également connu sous le nom d’Alexandre) a enlevé la belle Hélène de Troie, qui était mariée au roi troyen Ménélas. Certains récits antiques affirment qu’Hélène est tombée amoureuse de Pâris et qu’elle est partie de son plein gré. Dans une autre fresque, le dieu Zeus prend la forme d’un cygne pour séduire la reine de Sparte, Léda, une référence artistique populaire représentant les parents d’Hélène.

Léda avec à ses côtés Zeus transformé en cygne pour mieux la séduire

Les peintures sont associées au troisième style ou style ornemental de la peinture murale romaine, connu pour ses petits personnages et sujets finement peints qui semblent flotter dans des champs monochromes ornés de bordures complexes. Populaires de 20 avant notre ère à environ 60 de notre ère, les fresques du troisième style étaient conçues pour imiter les œuvres d’art encadrées ou les autels grâce à des illusions ressemblant à des poutres sculptées, des piliers ombragés et des candélabres brillants, tous peints sur des murs plats.

Olécio partenaire de Wukali

Le directeur du parc archéologique de Pompéi, Gabriel Zuchtriegel, a expliqué dans une déclaration publique que les peintures ont probablement été exécutées sur des fonds sombres, plutôt que sur des fonds colorés typiques observés dans d’autres pièces de la cité vésuvienne, parce qu’elles masquaient les résidus de carbone laissés par les lampes accrochées le long des murs.

« Ici, les gens se réunissaient pour festoyer après le coucher du soleil, la lumière vacillante des lampes donnait l’impression que les images bougeaient, surtout après quelques verres de bon vin de Campanie, a ajouté M. Zuchtriegel ».

Cette salle de banquet faisait partie d’une propriété résidentielle de haut standing située dans la Regio IX (région 9) de Pompéi et débouchait sur une cour à ciel ouvert en direction d’un escalier menant au premier étage du site. L’arche de l’escalier était recouverte d’une grande quantité de matériaux de construction, ce qui indique que la maison était en cours de rénovation au moment de l’éruption du Vésuve en 79 de notre ère.

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Illustration de l’entête: Une fresque représentant Hélène de Troie avec Pâris, identifié comme « Alexandros », et un troisième personnage. (Toutes les images sont reproduites avec l’aimable autorisation du Parco Arcaeologico di Pompei)

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