Pierre Renauld. Me voici arrivé à Dakar au Sénégal.
Une ville jeune et joyeuse. On est entouré par des odeurs épicées ( parfois d’autres aussi…..🤧🤧🤧) et par la musique. Les gens sont souriants et toujours prêts à vous renseigner souvent avec une pointe d’humour.
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Ma journée d’escale s’est limitée à parcourir la ville.
Quelques incontournables : la place de l’indépendance avec ses immeubles de banques telle la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), ou la Chambre de commerce vestige de l’époque coloniale, la corniche et les ambassades, la cathédrale appelée Cathédrale du Souvenir Africain pour les uns, ou Cathédrale Notre-Dame-des-Victoires pour les autres

©photo Pierre Renauld
Le marché artisanal est un passage obligé, comme toujours en Afrique très haut en couleurs avec aussi ses échoppes d’artisans pour le plus grand plaisir des touristes. Et puis bien sûr ces ineffables publicités

©photo Pierre Renauld
Pour plus d’informations sur l’histoire du Sénégal, nous renvoyons à l’article détaillé et dense de WIKIPEDIA
Je visite le musée d’art africain Théodore Monod

©photo Pierre Renauld
Il regroupe d’intéressantes œuvres dont le fameux tambour bombolong.

D’ordinaire le tambou bombolong sert à transmettre des informations d’un point à un autre d’un territoire. C’est un tambour à fente. Il est notamment utilisé outre le Sénégal, en Casamance, en Gambie ou en Guinée-Bissau.
Ma guide m’informe sur l’importance de cet objet sacré dans la culture africaine. Seul le roi peut l’utiliser ou ordonner son utilisation pour des fêtes traditionnelles ou pour la guerre. Il est constitué d’un tronc de fromager creusé, et le son porte à des distances impressionnantes
Autre belle découverte : le monument de la Renaissance Africaine.

Une œuvre colossale, un peu soviétique pour moi. ( un peu…NDLR !)
On y voit une famille africaine dressée vers le ciel sortant des entrailles de la terre, symbole de la dignité du continent, on y accède par un escalier monumental.
L’intérieur de l’œuvre se visite et abrite une intéressante collection de statues représentant toutes les facettes de l’histoire africaine ainsi que le salon d’honneur qui a servi lors de l’inauguration.
L’artiste sénégalais Ousmane Sow (1935-2016) que l’on connait bien en France ( son exposition Little Big Horn sur la Passerelle des Arts à Paris en 1999) s’était un temps intéressé à ce projet avant d’en sortir après s’être fâché avec le président Wade.


Ce projet a fait l’objet de nombreuses critiques et a concentré les oppositions au président Wade.
Un article du Monde (Cliquer) rappelle le contexte politique de l’époque.

La polémique concerne notamment son coût jugé pharaonique dans un contexte de crise économique du pays, un financement jugé par l’opposition peu transparent et l’annonce publique que le chef de l’État se réserverait, au titre de la propriété intellectuelle, 35 % des recettes engendrées par la visite du monument et la fréquentation des infrastructures attenantes, et que son fils Karim Wade présiderait le conseil d’administration de la fondation chargée de la gestion.
Il est également critiqué du fait que sa construction a été menée par la dictature nord-coréenne et réalisé par l’atelier Mansudae (Cliquer) de Pyong Yang, une école d’art nord-coréenne et surtout un immense atelier de production artistique. Peu avant l’inauguration, des centaines de personnes ont manifesté dans les rues de Dakar pour demander la démission d‘Abdoulaye Wade pour ces raisons.
Alors que certains jugent aussi le style du monument trop stalinien où y voient même des symboles maçonniques, d’autres le trouvent trop païen et indécent (le pagne porté par la femme fut pourtant rallongé par rapport au projet initial) dans un pays à 95 % musulman.

Ainsi le 11 décembre 2009, dans un sermon unitaire, une trentaine d’imams de Dakar et de sa banlieue ont prêché contre le monument comme contraire selon eux à l’islam et ils ont donné une conférence de presse pour expliquer leur position.
En leur répondant, le président Wade a provoqué un incident avec la communauté chrétienne du pays et quelques troubles (violents affrontement entre jeunes chrétiens et forces de l’ordre) en demandant aux imams pourquoi ils ne s’offusquaient pas des statues de Jésus présentes dans les églises, « Des gens adorent le Christ qui n’est pas Dieu », propos pour lesquels il a ensuite présenté des excuses.
Des féministes sénégalaises ont également manifesté leur désapprobation en soulignant le peu de cas qui était fait sur la place de la femme dans les présentations de ces sculptures et notamment de l’ensemble statuaire monumental.
Récapitulatif des escales précédentes
Pour lire, cliquer sur le titre
(1). Première escale Barcelone.
(2). Málaga et Casablanca
(3). Le Cap Vert
(4). Vers l’Amérique du Sud, le passage de l’équateur
(5). Brésil, Salvador de Bahia
(6). Rio de Janeiro
(7). Buenos Aires
(8). Ushuaia
(9). Chili, Valparaiso et Santiago
(10). Le point Nemo et les statues de l’île de Pâques
(11). L’île de Pitcairn et les Mutinés du Bounty
(12). Tahiti
(13). Les îles Cook
(14). Auckland, la Nouvelle-Zélande
(15). Nouvelle Zélande, Île sud, paysages grandioses
(16). Australie. Les Kangourous. Arrivée à Sydney
(17). Melbourne de tous les charmes et de mémoire
(18). Adelaide et le vin australien
(19). Cap sur les Maldives et les Seychelles
(20). Madagascar
(21). Afrique du Sud. Réserve de Addo, Le Cap
(22). Namibie
(23). Dakar. Sénégal
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