Après La Machine Ernetti puis Ernetti et l’énigme de Jérusalem, voici que sort en librairie Ernetti et le voyage interdit de Roland Portiche. Voilà le troisième volet, et sûrement le dernier, des « aventures » du père Pellegrino Ernetti, toujours accompagné par la belle Natacha.
Grâce au chronoviseur, sa fantastique machine à remonter le temps, il va pouvoir aller jusqu’au Big-Bang. Soit, nous savions que sa machine ne pouvait aller au-delà de 10 000 ans, mais avec l’aide de Stephen Hawking, excusez du peu, et de l’assistant de ce dernier, Alfonso Varela, les erreurs dans les équations sont vite résolues et le chronoviseur ne connaît plus de limite temporel.
Il faut dire que les radioastromes américains, en 1982, ont capté un message on ne peu plus énigmatique, provenant d’une source à plusieurs milliards d’années lumières de la terre : « Père Ernetti… Prenez garde… »
Après bien des hésitations au vue de ses déboires passées, Ernetti finit par accepter la mission que lui confie le pape Jean-Paul II : remonter à la source du message pour évaluer le danger.
En même temps, le pape fait une tournée pastorale au Nicaragua où il condamne fermement la théologie de la libération, quitte à humilier devant les caméras du monde entier, le Père Ernesto Cardenal, ministre de la culture et oncle d’Alfonso qui finit vite par être « manipulé » par un groupe de sandinistes extrémistes.
Progressivement, par sauts successifs, Ernetti, Natacha, Alfonso, vont plonger dans l’espace temps pour arriver au Big-Bang. Et si celui-ci n’était qu’une porte vers des milliards d’autres univers, dont certains ressemblent au leur. Y-t-il d’autres Ernetti, d’autres Natacha, d’autres Alfonso ou d’autres papes ? Mais avec des histoires différentes ?
De fait la théorie du multivers développé par Stephen Hawking s’avérerait-elle exacte ? Ainsi, le Big-Bang aurait produit une sorte de mousse d’univers, comparable à des bulles de savon accrochées les unes aux autres. Si certaines sont totalement vides et stériles, d’autres sont très semblables aux nôtres, avec quelques différences. Le problème est que quand on est sorti de notre univers, pour le retrouver il y a des milliards de possibilités. Si certains univers, sont invivables, d’autres peuvent offrir bien des avantages à nos héros.
Mais en plus le Père Ernetti est obsédé, depuis le début de ses aventures, par la possibilité de rencontrer Dieu. Et s’il l’avait finalement trouver ? Sûrement pas là où il l’avait imaginé.
Non seulement Roland Portiche nous mène dans la théorie du multivers mais aussi dans les méandres de la physique quantique. Nous ne sommes pas loin du chat de Schrödinger !
Pour ceux qui ont aimé les deux premiers opus de la série, je vous certifie que vous ne serez pas déçus, tout ce qui a fait leur succès se retrouve dans ce troisième volume. Roland Portiche maîtrise totalement son sujet. Au pire vous serez un peu triste car il est évident qu’il n’y aura pas de suite. Du moins avec Ernetti. Pour les autres, soit vous aurez envie de vous procurer les volumes précédents, soit vous hausserez les épaules tant vous trouverez que les problèmes physiques, philosophiques, théologiques ne sont qu’effleurés et pas développés. Ceux-là auront oublié que ce n’est qu’un roman de fiction, écrit pour divertir les lecteurs et pas une série de thèses sur des vraies problèmes fondamentaux. C’est déjà intéressant de les porter à la connaissance au plus de personnes possibles.
En dernière instance, vous passerez un bon moment à la lecture d’Ernetti et le voyage interdit.
Ernetti et le voyage interdit
Roland Portiche
éditions Albin Michel. Versilio. 21€90