Le fils de François Bergerac, jeune retraité des douanes dans le sud Charentes part à Atahualpa au Mexique pour essayer de retrouver son fils Théo qui a disparu. Il y fait la connaissance de Pablo, le père de Javier, l’ami avec qui son fils est parti. Pablo, petit entrepreneur de transports en commun, est aussi impliqué dans la lutte contre les violences et les assassinats des narco-trafiquants. Ainsi débute Atahualpa le roman d’Alain Vernon
Ils finissent, en haut de la « colline 5 » par retrouver les cadavres des deux jeunes hommes, assassinés, à moitié brûlés. Au delà de la douleur dont il ne se relèvera jamais, François est mu par un fort sentiment de vengeance, pas de justice car toute la société est corrompue. Toute la société: du maire de la ville d’Atahualpa, obligé de fuir aux États-Unis voisins, aux policiers qui ne trouvent jamais les auteurs. Il finit, avec Pablo par retrouver l’assassin. Dans le même temps, la société mexicaine essaie de sortir comme elle peut de cet état de déliquescence.
Léa, la sœur de Javier était amoureuse de Théo, venue en France, c’est le coup de foudre pour Pierre, le second fils de Bernard. Les deux familles unies par la douleur, le deviennent par l’amour, symbolisé par Rémi, le fils de Léa et Pierre.
Nous tombons dans la prospective car Rémi suivant les traces de son grand père devient douanier, spécialisé dans la lutte contre les trafics de stupéfiants, à la tête d’un groupe dédié dépendant de l’ONU. Au Mexique, il y a moins de meurtres, mais les méthodes ont évolué. Les livraisons ne se font plus par la route mais grâce à des drones.Et Rémi, connaît de vrais succès contre les enfants des assassins de ses oncles.
Il est intéressant de percevoir, à travers ce court roman, l’évolution prévisible des trafics de stupéfiants avec l’utilisation des nouvelles technologies et l’adaptation nécessaire des organismes chargés de les combattre.
Bon, après, Alain Vernon est journaliste, son écriture s’en ressent. Les chapitres sont souvent une suite « d’articles », avec des répétitions entre eux, comme si on faisait un rappel pour ceux qui n’avaient pas lu les précédents chapitres. Et il y a aussi quelques approximations comme l’arrivée de Bernard à Atahualpa un lundi et sa participation à une manifestation le lendemain, manifestation récurrente qui à lieue tous les samedis (sic).
Mais au moins l’auteur s’essaie à décrire ce qui attend nos sociétés au niveau du développement des trafics de stupéfiants, des potentielles nouvelles méthodes et de l’adaptation nécessaire des moyens pour lutter contre ce fléau.
Évidemment il y a aussi une longue digression sur les maux de nos sociétés (vu essentiellement du point de vu des pays riches) qui, à force d’inégalités (ou par manque d’équité), ce qui est différent) résume la philosophie politique de l’auteur.
Un livre parfois émouvant, parfois proche du « y-qu’à-faut-qu’on » et des bons sentiments quelque peu larmoyants.
Atahualpa
Alain Vernon
éditions Les 3 Colonnes. 17€