Encore ! Si l’on était à Marseille, ce serait une galéjade, hélas içi à Metz en Lorraine c’est une provocation. Pour la deuxième fois en 13 mois le vélum fabriqué en téflon qui coiffe l’architecture en bois tressé du Centre Pompidou-Metz s’est déchiré du fait d’un entassement de neige au niveau des piliers. Le moins qu’on puisse dire est que cela fait mauvais effet. L’accident est intervenu au niveau d’un des piliers de bois qui supportent la charpente au point géométrique où la toile fait entonnoir et où s’était amassée la neige. Certes il y a avait bien un système de câbles chauffants prévus pour faire fondre la neige mais si cette installation est efficace en surface linéaire pour peu d’épaisseur, elle est par contre totalement inopérante quand s’amassent dans ce goulot des quantités importantes de neige.
Estimer que dans l’est de la France il puisse faire froid l’hiver n’est pas à priori une projection mentale qui nécessite un dépoiement important de neurones ! Que la neige puisse tomber n’est pas non plus une hypothèse fantaisiste. Envisager que l’hiver commence le 21 décembre et que le printemps débute en général le 21 mars ne constitue pas non plus une invention farfelue sortie droit de la tête d’un poète ou d’un fou, et pourtant ! Toutes hypothèses qui manifestement n’ont pas été retenues dans le cahier des charges des cabinets d’architectes et des bureaux d’études!
On rêve …!
Cela est d’autant plus insupportable que c’est la deuxième fois depuis son ouverture en mai 2010, que ce phénomène se produit. Chaque hiver donc un petit coup dans la toile ; si çà continue à ce rythme régulier cela va devenir un « marronnier » et après chaque chute de neige les populations impatientes iront attendre sur le parvis le moment décisif où la neige libérée s’écoulera comme dans un sablier à l’intérieur des colonnes de bois. Et les enfants émerveillés par un tel phénomène crieront les yeux embués de larmes, « bravo », « houra ! »
Le beau vaisseau des architectes Shigeru Ban et Jean de Gastines prend l’eau.
Les deux cabinets d’architecture et de contrôles techniques en charge du bâtiment se sont réunis plus de vingt fois depuis un an pour examiner le problème et définir le partage des responsabilités. Las, que croyez-vous qu’il en est sorti, rien …!
Heureusement que les assurances sont là pour apporter le financement aux réparations, de la sorte les messins quant à eux n’auront point à supporter les frais des travaux par leurs impôts.
Que les populations se rassurent, cela n’affecte en rien le fonctionnement du Centre Pompidou-Metz et les collections ne sont en rien menacées.
Espérons, espérons, espérons ! On se donne rendez-vous l’année prochaine ? Vous apporterez votre thermos n’est-ce-pas ?
Pierre-Alain Lévy
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La construction et l’architecture du Centre Pompidou-Metz