R. W. Emerson (1803-1882), est un grand poète américain, son oeuvre est tout à la fois habitée par une inspiration panthéiste et une volonté d’émancipation de l’individu. Son influence, bien au delà du cercle de la poésie, contribuera à donner corps à l’identité de la culture américaine. Né au sein d’une famille pieuse protestante, son père était pasteur, il renonça rapidement aux fonctions sacerdotales vers lequel il se destinait, ce qui lui valut l’hostilité de son église, et partit en Europe où il fit connaissance en Angleterre avec les poètes Coleridge, Carlyle et Wordsworth.

Il est à l’origine du courant transcendantaliste qui marque son refus de la pensée matérialiste et des aspirations calvinistes de la vie. Il aimait à lire Montaigne. Le poème «Brahma», que nous avons sélectionné et que vous pourrez aussi lire dans sa traduction en français, lui fut inspiré suite aux lectures et aux études de la philosophie et des religions de l’orient (hindouisme, confucianisme et bouddhisme)

Son influence marqua de très nombreux poètes américains et notablement Walt Whitman ainsi que Friedrich Nietzsche en Europe.


Brahma

Olécio partenaire de Wukali

If the red slayer think he slays,
Or if the slain think he is slain,
They know not well the subtle ways
I keep, and pass, and turn again.
Far or forgot to me is near,
Shadow and sunlight are the same,
The vanished gods to me appear,
And one to me are shame and fame.
They reckon ill who leave me out;
When me they fly, I am the wings;
I am the doubter and the doubt,
And I the hymn the Brahmin sings.
The strong gods pine for my abode,
And pine in vain the sacred Seven;
But thou, meek lover of the good!
Find me, and turn thy back on heaven.

Ralph Waldo Emerson. 1857


Traduction en français

Si le tueur rouge croit avoir tué
Ou si la victime se croit assassinée,
C’est qu’ils ignorent les voies subtiles
Que je pratique pour passer et revenir.

Le lointain, l’oublié me sont proches
L’ombre et la lumière me sont unes;
Les dieux évanouis m’apparaissent;
La honte et la gloire me sont unes.

Ils se trompent quand ils croient m’abandonner;
S’ils passent près de moi, je suis les ailes;
Je suis celui qui doute, je suis le doute même,
Je suis l’hymne que chantent les brahmanes.

Les dieux puissants aspirent à mon séjour
Et les Sept languissent en vain,
Mais toi, tendre amant du bien!
Trouve-moi et tourne le dos au ciel.


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