in the core of our humanistic culture, David Malouf, a wonderful writer. May be the next Nobel prize in literature?


La Chronique littéraire d’Émile Cougut


David Malouf est un des meilleurs représentants de la littérature australienne actuelle. Certains se souviennent surement de son très beau roman « Ce vaste monde » qui lui valu en 1991 le Prix Fémina étranger et surtout de « Je me souviens de Babylone » en 1995.

De fait, cet auteur ou écrit peu, ou est peu traduit en France, est c’est toujours avec plaisir que le lecteur découvre son dernier opus.

Soit David Malouf est de nationalité australienne, mais de culture anglo-libanaise, et en travaillant sur ses racines, il revient aux mythes qui ont fondé la culture occidentale voire humaine. Et s’il y a bien un mythe connu dans le monde entier, c’est bien celui de la guerre de Troie.

David Malouf revisite une partie de l’immortelle Iliade d’Homère dans ce petit roman : La Rançon.

Fou de douleur et de colère à la mort de son ami/amant Patrocle, Achille tue Hector sous les remparts de Troie et profane son corps en le trainant derrière son char tous les jours. Alors Priam, son père, le roi de Troie, malgré les craintes de sa famille décide de se rendre seul, avec une rançon auprès d’Achille pour lui racheter le corps de son fils.

Nous assistons à un vrai voyage initiatique : de roi, Priam devient homme, débarrassé des attributs de sa fonction, de son rang, il découvre les plaisirs simples de la vie comme de boire de l’eau avec ses mains dans un ruisseau. Pour aller au camp grec, il s’est adjoint un charretier Somax qui le guide dans la découverte de son humanité. Mais ce dernier de fait ne connaîtra pas la même évolution que son royal passager. Il sera le gardien de la mémoire de Troie, de ses héros, mais restera comme il fut toujours, sans avoir compris ce qu’il avait vécu.

Priam et Somax, par leur personnalité, leur histoire, leur évolution, font tout de suite penser à La flûte enchantée de Mozart, aux chemins divergeant de Tamino et de Papaguéno, chemins qui vont les transformer en faisant ressortir leur humanité. Et dans le roman de Malouf, l’intervention du Dieu Hermès n’est qu’un résumé des trois femmes de l’œuvre de Mozart.

Bien sur Achille n’est ni la Reine de la nuit, ni Zarastro, mais un homme, une brute dont la part humaine est cachée par la douleur et l’animalité qui est en tout homme. Lui aussi est, sans le savoir, en quête de Sa vérité, et c’est au contact de Priam, non du roi, mais du père, de l’Homme, que sa douleur, que sa colère vont disparaître et qu’il va devenir un être éclairé.

Priam comme Achille font un chemin intérieur pour découvrir leur part d’humanité et ils ne peuvent le faire que parce qu’ils se rencontrent. C’est la rencontre, plus qu’improbable entre deux ennemis, qui les transforme en Hommes. Peu importe qui ils sont, ce qu’ils deviendront, ce qui est fondamental c’est cette rencontre où chacun apporte la lumière à l’autre, cette lumière, basée sur la mort (Patrocle et Achille) d’êtres chers qui leur permet de la dépasser pour progresser dans la vie, la vraie vie, sans les atours que la société leur a imposé.

Bien sur, le goémon déposé par la marée dans une mer sans marée est légèrement de trop, mais tout est permis dans un mythe car la réécriture de l’Iliade par David Malouf nous plonge dans le mythe de la recherche de l’Humanité que nous avons tous en nous.

Emile Cougut


La Rançon

David Malouf

Albin Michel. 17,50€

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