Gérard Mortier, qui a mené une grande carrière de directeur d’opéra, est décédé à l’âge de 70 ans.

C’est ce qu’a indiqué dimanche le cabinet de la ministre belge de la Culture, Fadila Laanan.

Gérard Mortier est décédé dans la nuit de samedi à dimanche d’un cancer du pancréas contre lequel il luttait depuis plusieurs mois.

L’homme, âgé de 70 ans, devait être fait docteur honoris causa de l’Université de Gand le 21 mars prochain « pour ses efforts pour présenter la musique classique dans un contexte contemporain ».

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Passé par les plus grandes places d’Europe — le Théâtre royal de la Monnaie à Bruxelles (1981-1992), le Festival de Salzbourg (1992-2001) mais aussi l’Opéra de Paris jusqu’en 2009 avant de rejoindre le Teatro Real de Madrid — cette sommité a mené la carrière de patron d’opéra la plus brillante et tumultueuse de ces trois dernières décennies, défendant sans relâche la modernité de l’art lyrique et sa dimension théâtrale.

Un dirigeant avant-gardiste

Ce fils de boulanger, né à Gand le 25 novembre 1943, était un dirigeant brillant et à l’égo surdimensionné volontiers tourné vers des metteurs en scène avant-gardistes, ce qui lui a parfois valu des critiques, notamment à Paris.

Connu pour sa franchise et son audace artistique, Mortier a remporté de grands succès à Madrid avec des opéras comme « Cosi fan Tutte » de Mozart, mis en scène début 2013 par le réalisateur autrichien Michael Haneke, ou « A perfect American » de l’Américain Philip Glass.

Visiblement affaibli, il avait tenu à être présent à la présentation de l’opéra « Brokeback Mountain » le 27 janvier dernier à Madrid, qu’il avait commandé en 2008 au compositeur américain Charles Wuorinen. Il avait à cette occasion revendiqué une « programmation politique ».

Le président du festival de Cannes Gilles Jacob a salué sur Twitter la mémoire d’un « grand directeur d’opéra anticonformiste et novateur« .

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