An ever-flourishing conducting career, an impressive discography


La discographie de Lorin Maazel est une des plus riches de toute l’histoire de la direction d’orchestre après celle d’Herbert von Karajan. Elle ne présente pas toujours une cohérence exemplaire. Avec de divers orchestres, le Maestro a travaillé avec plus de plus d’une dizaine de labels dont Deutsche Grammophon, Philips, Decca, CBS/Sony, RCA, Telarc, pour ne citer que les principaux. De plus, lors de ces années passées à Munich, il a enregistré des concerts pour la Radio bavaroise qui sont désormais distribués par le label spécifique de cette institution radiophonique.

On peut départager le legs discographique de Maazel entre le symphonique et le lyrique. Dans la première catégorie, le répertoire est particulièrement vaste, avec un nombre non négligeable de doublons. Beethoven Tchaïkovski, Sibelius, Debussy, Ravel, Richard Strauss cohabitent avec des Bach assez atypiques, caractéristiques de l’époque antérieure à la vague des baroqueux. Ses nombreux enregistrements sont, inévitablement, de valeurs inégales. On insistera, cependant, sur la qualité des Ravel que Maazel servait de façon particulièrement adéquate. On attirera également l’attention du discophile sur quelques cycles symphoniques réalisés il y a une quinzaine d’années avec l’Orchestre de la Radio bavaroise, en particulier les intégrales des symphonies de Bruckner et de Schubert dans lesquelles le Maestro s’abstient de tout effet inutile et sert avec une grande humilité ces deux compositeurs.

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Concernant le répertoire lyrique, signalons d’abord que le magazine OPERA du mois de septembre 2014 présente une recension exhaustive de tous les opéras enregistrés par Lorin Maazel, aussi bien en studio qu’en représentation. Très intéressé par l’expérience de l’opéra filmé, le chef a réalisé les bandes-son de Don Giovanni, Carmen et Otello pour les films réalisés respectivement par Joseph Losey, Francesco Rosi et Franco Zeffirelli. Ces enregistrements eurent un grand succès commercial lors de la sortie de chacun des trois films mais, à l’audition, aucun d’entre eux n’est pleinement satisfaisant. C’est dans le répertoire italien que Maazel a laissé à la postérité les gravures les plus mémorables. Dans Verdi, son Aïda avec Maria Chiara et Luciano Pavarotti (Decca) n’est pas inintéressante mais elle se heurte à une âpre concurrence. En revanche, sa Traviata gravée à Berlin, toujours pour Decca, vaut le détour, quoi qu’en puisse penser la critique, avec trois solistes d’exception : Pilar Lorengar, Giacomo Aragall, Dietrich Fischer Dieskau. Signalons également une Luisa Miller publiée par Deutsche Grammophon, sans doute la meilleure version, avec, notamment, Katia Ricciarelli et Plácido Domingo. C’est sans doute Puccini que Lorin Maazel a le mieux servi au disque. Pour le compte de CBS/Sony, il a entrepris une intégrale de l’œuvre lyrique du compositeur de Torre del Lago avec, comme belle réussite, une Fanciulla del West réalisée avec les forces de la Scala de Milan et une exceptionnelle Madame Butterfly dans laquelle Renata Scotto et Plácido Domingo se couvrent de gloire. En marge de cette série, signalons également une Tosca assez atypique, cette fois-ci sous étiquette Decca, gravée avec l’orchestre et les chœurs de l’Opéra de Rome, et une distribution de grand luxe comprenant, Birgit Nilsson, Franco Corelli et, de nouveau, Dietrich Fischer Dieskau. Dans le répertoire français, on oubliera facilement les deux Carmen gravées par le chef. Mais, outre les Ravel, on retiendra une Thaïs, marquée par la présence, dans le rôle-titre, de la regrettée Beverly Sills, de Sherilj Milnes et de Nicolaï Gedda.

Jean-Pierre PISTER


– Ce texte sur la discographie de Lorin Maazel a été publié sur le site du Cercle Lyrique de Metz



WUKALI 05/09/2014


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