A smart and singular gaullist politician

La documentation française publie une collection appelée Tribuns. Chaque volume est une courte biographie d’un de nos plus célèbres hommes politiques dont chaque étape de leurs vies est « illustrée » par des extraits de leurs discours ou de leurs ouvrages. Il y a déjà eu Clémenceau, le combattant, Briant, l’européen, Edgar Faure, l’optimiste ou encore Lamartine, le lyrique.

Le dernier opus qui vient de paraître est consacré à Jacques Chaban-Delmas, surnommé l’ardent. Jean Garrigues, en peu de page nous montre toute la complexité de l’ancien maire de Bordeaux, de ce plus jeune général de brigade à la Libération, de ce fidèle du général de Gaulle qui préfère durant la IV République participer activement à la vie politique au lieu de rester en marge comme le voulait son mentor. Chaban-Delmas a été et restera encore très longtemps, l’homme qui présida le plus longtemps l’Assemblée Nationale. Cette Assemblée Nationale qu’il a toujours défendue, qu’il a transformée, modernisée, qu’il a préservée contre la volonté de tous les exécutifs qu’il a connus qui souhaitaient n’en faire qu’une simple chambre d’enregistrement.

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Son biographe, montre bien que les relations qu’il eut avec Georges Pompidou ne pouvaient que finir que par un divorce à l’amiable tant leurs caractères, leurs visions du futur pour la France et de la façon d’y arriver étaient différentes. « La nouvelle société  » ne pouvait plaire non seulement au président de la République d’alors mais surtout à son entourage et aux barons du gaullisme, qui plus tard ont reconnu la vision prophétique de son théoricien.

Chaban-Delmas n’a pas été élu président de la République en 1974, car il n’en avait pas foncièrement envie et surtout parce qu’il n’a pas voulu s’abaisser au même niveau de calomnies et de médisances dans lequel ses adversaires (dans son propre camp) se complaisaient.

Ami de François Mitterrand qu’il tutoyait, il ne fut jamais un opposant de principe aux gouvernements de ce dernier.

Homme complexe, fidèle au général, fidèle à ses idées, fidèle à ses camarades connus dans la résistance, il ne voyait en eux que des hommes qui avaient risqué leurs vies pour la Liberté en ne s’arrêtant jamais à leurs différences politiques.

De fait toute la complexité de l’homme est symbolisée par la plaque sur sa tombe à Ascain où n’est gravé que : « Compagnon de la Libération  », sûrement le pus beau titre qu’il ne lui fut jamais décerné.

En une centaine de pages, à travers ses écrits, toute la pensée, toute l’humanité de Jacques Chaban-Delmas nous sont restitués.
Félix Delmas


Jacques Chaban-Delmas, l’ardent
Jean Garrigues

Collection Tribuns
La Documentation française/Assemblée nationale. 10€


WUKALI 26/09/2015
Courrier des lecteurs : redaction@wukali.com


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