Winner of best animation short at Slamdance 2017. Screened at at Anima Mundi, SXSW, Tricky Women, and Locarno.


«Bizarre, vous avez dit bizarre mon cher cousin !», le moins que l’on puisse dire de Hold me- Ca Caw Ca Caw-, (vous entendez le roucoulement ?) film d’une jeune réalisatrice américaine diplômée de la section des beaux-arts de l’Université de Harvard, [**Renée Zhan*], c’est que son film est très personnel. Une façon un peu «faux-cul» je le concède bien volontiers de botter en touche. Un univers pour le moins absurde( dans le sens du théâtre de l’absurde) où l’on voit deux personnages co-exister, un grand pigeon et un petite homme, tout petit petit, un homoncule, et ce n’est pas un gros mot, qui lui est soumis. Deux personnages que tout oppose et dont l’un, ici le pigeon, a toute autorité sur le bipède humain, personnage inconsistant au petit zizi vous l’avez remarqué! J’imagine la jubilation de la réalisatrice à inventer une telle humanité ( quel autre mot?)

Si dans le domaine du cinéma l’on est habitué à ces duos le plus souvent comiques, pensons à Laurel et Hardy et bien d’autres couples d’acteurs à la scène ou à l’écran, ici deux espèces, un volatile et un homo sapiens ou ce qui l’en reste !

Olécio partenaire de Wukali

La coexistence des deux personnages a des effets sur l’un et l’autre qui affectent leur libido. Dans ce monde où l’imaginaire déroute et s’envole au gré des images, il n ‘est pas jusqu’aux larves qui s’excitent dans des transes sexuelles de reproduction !

De deux choses l’une ( j’aime bien cette expression) soit vous adorerez ce film et poufferez de rire, car le rire comme chacun sait, est depuis Rabelais la marque même de l’humain, soit en revanche vous serez au mieux perplexe, au pire scandalisé, mais franchement alors, croyez-vous que cela en vaut sérieusement la peine ?

C’est un film en tous cas qui mérite l’attention, déjà par sa technique. Ici pas de gros systèmes informatiques, pas de super logiciels en 3 D ou 4D, non, seulement quelques milliers de pages d’aquarelles ou d’encres. chapeau-bas donc à la jeune réalisatrice pour ce travail conséquent. Et puis l’habillage sonore, des bruitages qui créent l’ambiance, des passages d’archet sur un violoncelle (décidément on ne se refuse rien) et «cerise sur le gâteau» comme on le dit drôlement de nos jours, ce paso doble à la fin qui me fait étrangement penser ( serait ce le cas, mais j’en suis à peu près sûr) à ces musiques sensuelles que [**Pedro Almodovar*] aime choisir pour orner ses films, (charmant clin d’oeil). Hélas je n’ai pas retrouvé le nom du compositeur (renseignez-moi !)

Au bout du compte le résultat est plaisant, notamment cette invention d’univers, cette dimension onirique et cocasse, absurde bien entendu, qui charpente le film, marque de fabrique du talent de [** Renée Zhan*]. L’absurde n ‘est-il pas depuis toujours la force de notre liberté créatrice et philosophique ?

[**Pierre-Alain Lévy*]


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WUKALI Article mis en ligne le 07/07/2018)]

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