Accueil Livres, Arts, ScènesFilms d'animation & Cinéma Un film d’animation coréen de Yechan Lee aux multiples clés

Un film d’animation coréen de Yechan Lee aux multiples clés

par Pierre-Alain Lévy

Ce n’est pas le film le plus achevé, le plus puissant de tous ceux que l’on a pu déjà voir dans cette chronique dédiée. Mais ce que je sais, ce que je ressens, c’est que ce film coréen réalisé par Yechan Lee est charmant et tendre. Son titre: L’enfant au manteau d’épines 가시망토를 쓴 소년 . Un film que d’aucuns pourraient qualifier «pour enfant», mais et surtout un film qui porte un message fort, un film de tendresse. Un film fusionnel et simplement humain au delà des apparences.

Une chambre dans un immeuble vétuste, un jeune homme se réveille et contemple la photographie dans son cadre d’un garconnet. Le jeune homme observe un trou béant au milieu de son torse, un manque conséquent. Il essaie de le dissimuler, de le boucher, de le combler, mais c’est impossible, rien n’y fait.

Dans la rue il dissimule au regard des autres sa particularité. La foule est laide et les visages bestiaux, les regards cruels. Tout d’un coup il croit reconnaitre furtivement le petit garçon au pull rayé, le même que celui représenté dans la photographie qu’il contemplait dans sa chambre. Il court à sa poursuite.

Au hasard d’un bouton de porte tourné, il découvre dans une pièce obscure le jeune enfant en pleurs. Un couple, homme et femme, tient l’enfant par la main, puis chacun d’eux le lâche. Il tombe dans un puits. Arrivé dans une pièce sans âme, l’enfant se replie sur lui même, les contacts avec les autres deviennent impossibles car son corps s’est couvert d’épines pareil à une cuirasse. Le jeune homme enlace de ses bras le garçonnet. Son frère, son double ? Son corps est transpercé par les pointes acérées qui comme une tunique de Nessus enssèrent et dissimulent le corps du petit. Le trou est obstrué par les épines et peu à peu par les pointes comme des lames poussées au fil du temps sur le corps du petit garçon. Le trou retrécit jusqu’à disparaître enfin.

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Repliement sur soi, autisme, syndrome de la citadelle assiégée, guerre, misère, disparition, deuil, abandon, histoire d’orphelin, qu’importe, il ne s’agit pas d’une enquête policière ! Il s’agit de souffrance. Rappelons seulement que ce joli film est coréen. Chacun y mettra les réponses sur ce qu’il souhaite y découvrir. En tout cas l’émotion est présente et de ce point de vue, c’est déjà très réussi !

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– Article initialement publié e 25 /03/2022

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