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Le Testament Médicis au Théâtre Lepic à Paris

par Suzanne Ferrières-Pestureau

Le Théâtre Lepic* c’est un joli petit théâtre caché au cœur de Montmartre comme dans un écrin qui s’ouvrira dès que les lumières s’éteindront sur un autre monde, celui de la poésie et de l’art. Au programme actuellement une pièce de Stéphane Landowski, Le Testament Médicis.

 Assis sur un tabouret, un gardien de nuit, chargé de veiller sur la Joconde, a convié son fils, qu’il n’a pas vu depuis longtemps, à passer sa dernière nuit avec lui au musée du Louvre avant de prendre sa retraite. Espérant renouer avec Laurent, ce fils qui a brillamment réussi sur le plan professionnel et s’apprête à épouser une demoiselle à particule, le vieil homme tente de retrouver le fil des histoires qu’il racontait à l’enfant pour l’endormir assis au bord du lit, en faisant appel à celles de la Joconde et aux différents personnages et péripéties réelles ou imaginées qui ont jalonnés la vie mouvementée de ce chef-d’œuvre.

Ce Testament nous invite à une promenade dans le temps sur les traces d’une généalogie obscure qui soulève autant de questions qu’elle apporte de réponses. Alors comme il le faisait autrefois pour faire rêver son fils, le vieil homme brode en conviant les différents protagonistes de cette histoire qui n’en finit pas de s’écrire depuis des siècles. 

Tapis, derrière les trois panneaux coulissants d’un décor minimaliste, les personnages viennent rejoindre le père et le fils. François 1er rend visite à Léonard de Vinci dans son atelier et le supplie de lui vendre la toile à peine terminée, mais l’artiste refuse. Une amitié indéfectible se noue entre les deux hommes tandis que plane l’ombre de Julien de Médicis et celle moins glorieuse de Vincenzo Peruggia qui déroba la Joconde en 1911

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L’imagination débordante du conteur, derrière lequel se profile le talentueux Stéphane Landowski, sur une mise en scène de Raphaëlle Cambray, ouvre plusieurs pistes sans percer le mystère de la Dame dont le regard, aussi insaisissable que le sourire est ambigu, ne nous lâchera plus.

La mise en scène est servie par des comédiens à l’écoute des intentions de l’auteur, certains graves d’autres drôles, tous justes et souvent excellents, portés par un environnement musical bien pensé.

Outre le plaisir des yeux et des oreilles, on ressort de cette immersion dans un entrelac d’histoires qui rentrent en résonnance par la magie du théâtre, avec un questionnement sur le sens de l’art, sur sa place dans nos vies et sa capacité à nous ouvrir un monde auquel nous n’aurions pas accès sans lui. 

Le Testament Médicis
Théâtre Lepic
1 avenue Junot. 75018 Paris. (*Plus d’informations sur le théâtre )

Une pièce de Stéphane Landowski,
mise en scène par Raphaëlle Cambray

Avec Michaël Abiteboul (ou Sébastien Lalanne), Antoine Pelletier, Nicolas Poli, Jean-Marie Frin (ou Éric Prat), Massimo Riggi (ou Audran Cattin), Karina Testa.

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