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Crédit illimité, le nouveau Nicolas Rey, un excellent cru

par Émile Cougut

L’entreprise, ton univers impitoyable ! C’est ce que dois penser Diego Lambert quand son terrible père lui demande de licencier quinze personne dans une filiale de son holding. Diego ne peut refuser. Il veut être écrivain et le moins que l’on puisse dire, c’est que son talent est loin d’être reconnu, aussi se trouve-t-il dans une position financière très inconfortable. Mais pour 50 000 euros (en liquide), il est capable de tout, même d’exécuter les ordres paternels. Tel ainsi débute Crédit illimité, le dernier roman de Nicolas Rey.

Aussi, se met-il à la tâche. Il rencontre des personnes résignées, fatalistes, mais qui chacunes d’entre elles montrent une grande humanité. Il en résulte que Diego se trouve une bonne excuse pour ne pas procéder à leur licenciement. D’autant qu’il se rend compte que le motif des licenciements est, non des problèmes financiers mettant en péril l’entreprise, mais l’avidité des actionnaires qui veulent des dividendes plus importants. Réduire la masse salariale est pour eux et pour le grand patron, le meilleur, et plus simple, moyen d’arriver à leurs fins.

Diego, lui pense que sans procéder à ce pour quoi il est mandaté, on peut arriver aux mêmes résultats, il suffit de changer les méthodes de travail, de faire attention aux ouvriers et de les faire adhérer à un vrai projet. Ainsi, au lieu d’être des exécutants, ils doivent devenir des participants.

Mais un obstacle de taille se met devant Diego : son père. Aussi, va-t-il décider, non de le contourner, mais de l’éliminer de façon définitive.

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En même temps, Diego suis une thérapie pour essayer de vaincre ses démons et sortir de l’enfer moral dans lequel l’a plongé la figure paternelle. Mais il fait un total transfert sur sa thérapeute, et s’aperçoit qu’elle aussi ne suit pas sa déontologie en se montrant réceptive aux charmes de son patient.

Sous fond d’une critique du capitalisme financier qui nie l’homme et son humanité, Nicolas Rey plonge son héros (plus exactement son anti-héros, tellement, au début du roman, Diego est vraiment un ectoplasme sans consistance, ne pensant qu’à son nombril et ayant pour perspective de vie, non le jour prochain, mais l’heure prochaine) sur un chemin de découverte de lui-même en le plongeant dans des situations l’obligeant à faire des choix parfois extrêmes dont il est sait que les conséquences vont rester dans sa conscience. Mais il découvre l’humanité qui est en lui et qu’il chercher depuis son enfance.

Des situations parfois cocasses portent cette histoire servie par un style plein d’humour. Très bon!

Crédit illimité
Nicolas Rey

éditions Au Diable Vauvert. 18€

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