L’héritière de Tambora, un beau titre pour une saga, le dernier livre juste traduit d’Elizabeth Haran. Une jeune femme, la petite trentaine, Tara (y-aurait-il un clin d’œil à la propriété de Scarlett dans Autant en emporte de vent ?). Le jour de la fête d’anniversaire de ses 18 ans, elle est violée. Mais ses parents, de gros propriétaires fonciers irlandais, quelque peu alliés à la noblesse, préfèrent croire les mensonges de l’auteur du crime que leur propre fille (surtout à cause du qu’en-dira-t-on). Aussi accuse-t-on les gitans qui ont établi leur campement non loin de leur propriété.
Il en résulte que leur fille fuit le domicile familial et part vivre avec les susdits gitans. Au bout de onze ans, elle est rejetée par le clan quand son mari (elle s’est mariée avec leur chef) est en prison et risque d’être exécuté (il faut dire que nous sommes dans les années 30 pleines de préjugés racistes contre les gitans, et avec une application soutenue de la pendaison en ce beau pays d’Irlande). Après quelques rebondissements, elle part rejoindre sa tante Victoria qui vit en Australie. Mais le navire sur lequel elle a embarqué fait naufrage. Elle récupère deux enfants, Jacks et Hannah (10 et 3 ans) d’un couple avec lequel elle avait sympathisé pendant la traversée et qui ont succombé durant la catastrophe maritime.
Les voilà tous les trois qui se retrouvent dans une petite ville entourée de chaleur, de poussières et autres vilaines mouches. Les gens sont rudes, surtout Ethan Hunter, une sorte de dieu vivant dans le bush, l’homme à tout faire dans un rayon de quelques centaines de kilomètres, et qui plus est éleveur de chameaux. Seule Lottie, la prostituée, lui montre une vraie compassion. Ils finissent par arriver à Tambora, la propriété de Victoria. Cette dernière a la vue qui baisse et a laissé l’exploitation aux bons soins de son régisseur Tadd en qui elle a une entière confiance. Mais, malgré la beauté du lieu , la situation est critique : une sécheresse persistante, les effets de la grande dépression qui a fait chuter les prix des moutons, une gestion des plus erratiques. Autre personnage haut en couleur, le cuisinier indien qui ne veut faire que des curry trop épicés !
Tara veut aider sa tante et s’attache au travail ce qui lui vaut le respect des quelques rares employés qui sont restés. Très vite, elle prend Tadd en grippe et s’aperçoit qu’il fait tout pour que sa tante vende Tambora, voire même s’arrange pour aggraver la situation. Mais sa tante a une confiance absolu en lui, d’autant plus que lorsqu’il est mis devant les faits, il trouve toujours une bonne explication.
Aidée par Ethan, par sa mère qui a fini par la retrouver mais aussi par Lottie et ses collègues, elle arrive non seulement à sauver Tambora mais aussi à faire chasser Tadd, et à garder les deux enfants que leur terrible tante voulait récupérer pour les exploiter. Et bien sûr, tout est bien qui finit bien pour Tara.
L’héritière de Tambora est un roman épique bien écrit (et traduit) (comme Étoile dans le ciel du Sud dont nous avions fait en son temps la recension critique). Elizabeth Haran a un vrai talent. Comme d’habitude, il est question d’un destin individuel, d’une héroïne qui fait preuve de résilience. En plus on trouve une critique très pointue contre les préjugés que certains nourrissent contre les gitans ou les aborigènes, causes d’exclusion, et de souffrances pour ceux qui en sont les victimes.
Elizabeth Haran écrit des sagas (pas islandaises) au même titre que Sarah Lark ou Tamara McKinley, et c’est ce que demande le public mondial tant les ventes de leurs livres sont significatives. C’est un genre, un style, c’est très facile à lire et tout est bien qui finit bien.
Le parfait livre à prendre sur une plage lors des vacances. Vive l’Australie, ça donne envie d’y aller !
L’héritière de Tambora
Elizabeth Haran
éditions L’Archipel. 24€
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Illustration de l’entête: The Australia Institute.