Le Centre Pompidou présente jusqu’au 9 janvier une exposition consacrée à l’oeuvre d’Edvard Munch.

Né en Norvège en 1863 dans une famille de médecins, il est confronté très tôt au drame et à la souffrance. Sa mère meurt il a cinq ans, puis sa soeur huit ans après.

Son père l’envoie étudier la peinture à Paris. Il sera un temps l’élève de Léon Bonnat, connait l’influence du courant réaliste mais est surtout marqué par le symbolisme dont il s’affranchira pourtant en trouvant une ligne qui lui est propre. Au cours de son séjour parisien, il apprendra la mort de son père. Toute sa vie durant il aura une peur panique de la maladie.

Il s’installe en Allemagne et en 1892 présente une exposition à Berlin, cet événement fait scandale. Il voyagera dans tout le pays et rencontrera notamment les peintres du « Die Brücke », Nolde mais surtout Schmidt-Rottluff avec lequel il partagera sa passion de la gravure

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Ce sera pendant toute cette période,
Le Cri (1893/ trois versions), L’Angoisse (1894), – Danse de la vie (1900)

En 1906 il crée les décors pour une pièce d’Ibsen » Les revenants »

Il a fréquemment multiplié des versions différentes de ses oeuvres tels des clonages évolutifs et sa pratique de la photographie et même du cinéma ( il acheta une caméra amateur lors de son séjour parisien de 1927) le poussa quelque peu à s’affranchir de la peinture pour trouver des modes d’expression autonomes

Il s’intéresse à la psychologie, la philosophie, découvre la théosophie, mais aussi de nouvelles techniques qui l’enthousiasment tels la photographie ou le cinéma.

Son oeuvre graphique et gravée est impressionnante

Dans les années trente les nazis en Allemagne (ou Quissling en Norvège en 1940) essaient de le circonvenir, en vain. Ils rétorquent en confisquant 82 de ses oeuvres décrochées dans les musées et le stigmatisent en le classant parmi « les artistes dégénérés »

La fin de sa vie sera marquée par des problèmes de santé qui toucheront notamment à sa vue. Il meurt le 23 janvier 1944 dans son pays occupé par les Allemands.

Au cours des années cinquante le groupe «Cobra», rassemblant de nombreux artistes scandinaves pour une grande part d’entre eux, se réclamera de Munch y appréciant sa démarche indépendante, métaphore du psychique.

L’exposition présentée au Centre Pompidou à Paris a été rendue possible grâce aux prêts qu’ont consentis les musées norvégiens qui ont reçu à la mort de l’artiste un très grands nombre d’oeuvres.

Au total c’est près d’une soixantaine de peintures, cinquante photographies en tirages d’époque, une trentaine d’œuvres sur papier, des films et l’une des rares sculptures de l’artiste.

Hélas «Le Cri» ne rejoint pas ce florilège, il a été volé à trois reprises en Norvège et fort heureusement à chaque fois retrouvé, on peut comprendre que les conservateurs d’Oslo soient hésitants à le voir quitter leurs cimaises.

Pierre-Alain Lévy


EDVARD MUNCH, L’ŒIL MODERNE

Jusqu’au 9 Janvier 2012

CENTRE POMPIDOU

PARIS


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Edvard Munch, L’Oeil moderne par centrepompidou

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