Construisons une nouvelle Thélème, le champ du savoir est sans limite. Voici un article de nature scientifique que nous avons plaisir à présenter, il a été écrit par le Dr Patrick Fischer et publié sur le site en ligne Siliconwadi.fr.


Tout le monde connait la théorie qui incrimine la production humaine de CO2 pour expliquer les variations de température des cent dernières années. Cependant peu de personnes savent que cette théorie connait de graves difficultés pour expliquer les observations présentes et passées, et qu’une autre théorie beaucoup plus proche de la réalité existe. Cette théorie est notamment développée et défendue par Nir Shaviv, Professeur de physique ) l’Université hébraïque de Jérusalem.

Au début, Nir Shaviv, comme un grande majorité de scientifiques, était convaincu par la théorie« officielle» défendue par le GIEC (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat). Et ce jusqu’à ce qu’il s’y intéresse de plus près et s’aperçoive que l’origine humaine du réchauffement n’est en fait qu’une hypothèse de travail et que personne n’est réellement capable d’en mesurer son effet sur le climat. Toute la théorie repose sur cette hypothèse et sur des modèles qui se sont jusqu’à présent trompés dans la prédiction de la variation de la température moyenne de la Terre. Comme nous pouvons le voir sur la figure 1, les modèles basés sur cette hypothèse sont incapables de décrire la dépendance de l’évolution de la température avec l’altitude, indiquant ainsi un défaut de niveau de la physique sous-jacente.

Pour Nir Shaviv, et de plus en plus nombreux scientifiques, le coupable n’est pas à rechercher sur terre mais dans l’espace ! En effet, si l’on étudie les différentes données de température moyenne du globe on se rend compte qu’il y a une bien meilleure corrélation avec les variations de l’activité du soleil qu’avec les émissions d’origine humaine de CO2.

Tout d’abord, il convient de rappeler que le soleil n’est pas un astre inerte, et qu’au contraire il mène une vie relativement agitée. C’est une étoile qui est un million de fois plus grande que la Terre et qui brûle l’équivalent de 600 millions de tonnes d’hydrogène par seconde ! Une sorte d’immense bombe H qui explose en permanence mais de façon irrégulière. On peut évaluer les variations de son activité grâce à l’observation des éruptions solaires qui se manifestent par l’apparition de tâches à sa surface. Le soleil présente des périodes de vives activités suivies de périodes plus calmes selon une prériodicité d’environ 11 ans.

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L’observation de la corrélation entre l’activité solaire et la température terrestre n’est pas nouvelle, mais son explication scientifique, défendue notamment par Nir Shaviv, est beaucoup plus récente. Déjà dès le début du XIXème siècle, l’astronome anglais William Herschel avait obervé une corrélation entre l’intensité des tâches solaires, et le cours du quintal de blé. Il pensait que la couverture nuageuse était plus importante quand il y avait moins d’éruptions solaires, entraînant ainsi de plus faibles récoltes de blé. Les années où les récoltes étaient mauvaises conduisaient alors à des pénuries et une augmentation du cours de blé. William Herschel, bien que reconnu comme étant un grand scientifique, ne fut pas pris au sérieux sur ce sujet alors qu’il avait raison… Depuis en 2003, deux astrophysiciens israéliens Lev A. Pustilnik et Gregory Yom Din confirmèrent ces observations de hershel à l’aide d’outils statistiques modernes.

Mais comment relie-t-on les éruptions solaires à la formation des nuages sur Terre ? Pour cela nous devons d’abord introduire un nouvel acteur dans le mécanisme en question : les rayons cosmiques. Ce rayonnement découvert en 1912 par Victor Hess, est composé de particules à très hautes énergies se déplaçant à vitesse interstellaire. Ces particules sont notamment connues pour être à l’origine, en rentrant dans la haute atmosphère, des fameuses aurores polaires ( boréales et australes). Mais ces particules sont également responsables de la formation des nuages : l’ionisation par les rayons cosmiques de l’air humide entraîne l’apparition de microgoutelettes qui composent les nuages. Cette théorie est étudiée expérimentalement dans les laboratoires du projet CLOUD au CERN ( Centre d’Etude et de recherche Nucléaire) de Genève. Le professeur Svensmark et son équipe sont à l’origine de ce projet qui regroupe des dizaines de scientifiques venant de près d’une vingtaine de pays. L’expérience qu’ils ont réalisée consiste à reproduire en laboratoire la formation de nuages par le rayonnement cosmique. Les premiers résultats de cette expérience sont très encourageants et vont dans le sens de la théorie. Ils ont commencé à être publiés à partir de 2006, notamment dans les Proceedings of the Royal SocietyA, publiés par la Royal Society et l’Académie des sciences britannique.

Pour finaliser la decription de cette théorie, il nous reste encore à établir le lien entre le rayonnement cosmique et l’activité du soleil. En fait, les éruptions solaires évoquées précédemment s’accompagner de très fortes perturbations magnétiques qui viennnet dévier les particules cosmiques qui auraient du atteindre la terre. Moins de particules atteignent la terre conduit à une plus faible formation de la couche nuageuse qui elle-m^me conduit à une élévation de la température moyenne terrestre.

D’un point de vue théorique, de nombreuses étides ont montré que les corrélations entre l’activité solaire( mesurée par l’intermédiaire du nombre des tâches solaires), l’intensité du rayonnement cosmique et les températures sur la terre sont très fortes et bien meilleures que peuvent l’être les corrélations entre la température et le CO2 d’origine humaine.

Les travaux de Nir Shaviv sur le sujet montrent que le rayonnement cosmique est responsable de plus de 80% de l’élévation de température observée au XXème siècle. Ce qui implique que l’influence des différents gaz à effet de serre (dont le CO2 d’origine humaine n’est qu’une infime partie) sur la température terrestre est faible comparée au mécanisme activité solaire/rayonnement cosmique. Ces travaux ont été publiés dans les meilleures et plus sérieuses revues scientifiques et ont été validés par les observations? Une présentation de cette théorie par Nir Shaviv lui m^me est disponible en ligne dans cet article grand public ( en anglais) ou dans la video ci-dessous.

Qu’en est-il du futur de cette théorie ?

Le soleil était dans une période d’intense activité au cours des cycles 21 et 22 au cours des années 1980-1990. C’est au cours de cette décennie que la théorie du réchauffement climatique s’est répandue dans les media grand public et parmi les instances politiques. Le cycle solaire 23, débuté en 1996, présentait déjà une baisse en intensité. Ce cycle s’est terminé en 2007, et le cycle actuel (24) s’annonce exceptionnellement faible. On observe d’ailleurs depuis 1998 une stagnation puis une légère baisse des températures moyennes (Fig.4).

Les spécialistes de la physique du soleil annoncent d’ailleurs une activité solaire potentiellement aussi faible que lors du minimum de Maunder au XVIIème siècle. Les conséquences de ce minimum solaire sont bien documentées par les historiens car il correspondait à ce qu’on appelle maintenant le « petit âge glaciaire». La NASA qui est également impliquée dans les recherches sur le climat a d’ailleurs publié un communiqué grand public sur ce sujet le mois dernier.

Le climat est un phénomène physique extrêmement complexe mettant en jeu des mécanismes se produisant à toutes les échelles depuis l’échelle microscopique moléculaire jusqu’à l’échelle macroscopique galactique. Les scientifique n’en sont qu’au début de la compréhension de ces mécanismes, et c’est grâce aux qualités scientifiques et de persévérance de chercheurs comme Nir Shaviv que la science progresse.

Nir Shaviv en quelques mots :

Nir Shaviv effectue ses études au Technion Institute of Technology à Haïfa où il sort major de sa promotion pour l’obtention de sa licence. Il s’oriente ensuite vers l’astrophysique au cours de son Master sous la direction du professeur O. Regev, et poursuit dans ce domaine avec une thèse de doctorat avec le professeur A. Dar.

Il part ensuite quelques années en Amérique où il sera successivement chercheur à TAPIR-Theoretical Astrophysics Group, Caltech– California Institute of technology, puis à CITA- The Canadian Institute for Theorotical Astrophysics, Université de Toronto. Il revient en Israel en 2011 où il obtient un poste au Racah Institute of Physics de l’Université Hébraïque de Jerusalem.

Nir Shaviv a reçu de nombreux prix pour ses recherches mais également pour la qualité de son enseignement

1995 Excelling teaching assistant (Technion)

1996 Persisting excelling assistant

1996 The Wolf Award for excellence in PhD studies (Israel)

1996 Lee A. DuBridge Prize fellowship (Caltech)

2000 The Beatrice Tremaine Award ( CITA)

2004 The Siegfried Samuel Wolf Lectureship in nuclear physics (HU)

L’auteur remercie Jacques Duran, Directeur de Recherches au CNRS (maintenant à la retraite) pour ses conseils. Les lecteurs intéressés par les différentes théories sur le climat peuvent consulter son excellent site qui regorge de nombreuse références


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