Russian short stories
La chronique littéraire d’Émile COUGUT
Christian Bourgeois vient d’éditer « Les nouveaux robinsons » de l’écrivain russe Ludmila Petrouchevskaiä. Le titre de ce livre est celui d’une des 16 courtes nouvelles qui le composent. 16 nouvelles regroupées en 4 « chapitres » : chants des Slaves de l’Est, allégories, requiem, contes de fées. Seize nouvelles courtes, mais qui chacune offre au lecteur un univers dérangeant, angoissant, voire intemporel. Seize nouvelles servies par un style précis, ou chaque mot est exactement celui qui faut à la place qui est la sienne. Il faut saluer ici l’excellent travail des deux traductrices Macha Zonina et Aurore Touya qui, part leur travail, ont su restituer l’atmosphère, la pensée, la musique de Ludmila Petrouchevskaiä.
Ces nouvelles sont toutes plus ou moins surréalistes, la mort est très souvent présente, cette mort qui permet de dire, de faire ce que l’on n’a pas pu faire, dire dans la vie. Mais aussi cette mort qu’il faut savoir vaincre, le deuil qu’il faut savoir surmonter pour vivre pleinement.
Ces nouvelles ne sont pas nostalgiques et encore moins tristes, l’humour n’est jamais absent. C’est évident dans « Le secret de Marinéla », conte de fées particulièrement joyeux, mais souvent, une phrase, une réflexion permet au lecteur de sourire, de se soustraire de l’univers angoissant dans lequel il est plongé. Il fallait quand même oser imaginer que les enfants d’un homme mort et ressuscité puissent déposer plainte contre celui qui a accompli le miracle car ils ne vont pas toucher l’héritage.
Seize nouvelles pour entrer dans l’univers d’une grande écrivain russe.
Emile Cougut
Les nouveaux Robinsons
Ludmila Petrouchevskaiä
Éditions Christian Bourgois 15€
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