Jubilant Swiss humour


Navré de décevoir: en [**Suisse,*] les Commissaires-priseurs n’existent pas. Et pourtant, vous en trouverez plein les Pages jaunes. Tentons d’expliquer l’abscons.

Nos voisins hexagonaux peuvent se targuer d’une Chambre Nationale des Commissaires-priseurs Judiciaire (CNCPJ), laquelle surveille de près ses ouailles et édicte -avec le support légal adéquat- quelques règles et exigences utiles à policer la mare aux canards. Pour priser, le Commissaire stagiaire se doit d’arborer une licence de Droit, accouplé -si l’on peut dire- à un diplôme en Histoire de l’Art ou en arts appliqués, archéologie ou arts plastiques. Ca fait cossu, ça fait chic. Mais sur le territoire helvétique: bernique!

Le métier y est exerçable sous les patronymes exotiques que l’on découvrira. Mais le terme de Commissaire priseur est aussi décoratif que celui d’Expert, de Pyschologue ou de Chiromancien… Avec quelques points communs avec ces honorables professions.

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A [**Genève,*] République bananière de toutes les exceptions culturelles, on gratifie de « Crieur » celui qui tient le marteau, lors d’une vente aux enchères. C’est moins cossu, c’est moins chic.

Le Crieur, donc, doit être patenté. Il obtient le précieux sésame auprès de l’administration cantonale, au Département des affaires régionales, de l’économie et de la santé, section Service du Commerce (Scom), au fond du couloir à gauche. Ledit papelard est remis au candidat, contre émoluments, pour un coup ou pour la vie… Non. J’éviterai tout calembour. Moi, le mou.

« Que demande-t-on, pour exercer si noble profession? Que requiert-on? Que requiert-on?» Me criera-t-on. Ou pas ton. Et j’y répondrai-t-on, de toutes façons: rien. Si ce n’est un casier judiciaire vierge, comme l’était encore [**Michael Jackson*], passant de vie à trépas.

Une fois patenté, le Crieur peut crier. A s’en faire péter les tympans. Du matin au soir, mais toujours en présence d’un Huissier. C’est une exigence cantonale. Elle est légale, l’exigence. On en reparlera dans un prochain billet…

Dans les autres cantons, les Crieurs existent aussi. Puisque Genève n’a pas le monopole de la vente aux enchères, ne lui en déplaise. Ces animaux bruyants n’ont pas, à ma connaissance, d’appellation contrôlée -à l’instar du Chasselas romand, qui va bien finir par perdre la sienne, à trop récurer les éviers et cyrrhoser les Conseillers fédéraux. Par souci de clarté pour la suite, on donnera donc à ce piailleur à marteau, l’estampille genevoise.

Tandis qu’à Genève, il vit en nichée, le Crieur rural commun (Eructus Rusticus Pudicus) est un solitaire. A l’approche de la saison de fraie -c’est à dire celle des ventes aux enchères- il se fait soudain plus social et recherche, si ce n’est celle des congénères, tout au moins la compagnie de ses clients.

Car rien n’est plus angoissant pour ce volatile qu’un nid vide de tout enchérisseur. Il entre alors dans sa parade nuptiale: tortillant du cul dans la Gazette Drouot, pour attirer en son terrier -oui, c’est un oiseau creuseur- les futurs acquéreurs de sa fichue commode Louis Philippe qu’il passe et repasse, inlassablement, à chaque vacation.

La parade s’arrêtera lorsque notre pic-vert aura cogné son pupitre du dernier coup, pour adjuger au monsieur chauve du premier rang cette exceptionnelle soupière couverte, à prise en forme de gonade gauche de phacochère nain.

Notre crieur s’en retourne alors au terrier, où il hibernera d’un oeil, jusqu’à la prochaine vente publique. L’autre oeil sur le canard du coin-coin, à la rubrique « Décès ».: une succession juteuse pourrait bien remplir son garde-manger pour la morte-saison.

[**Marc Gaudet-Blavignac*]|right>


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[**Retrouvez les précédents articles de Marc Gaudet-Blavignac*]

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WUKALI 23/05/2018)]

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