Paintings by Cézanne and some others of Mont St Victoire pay back tribute to the holly eponym geographical site once devastated by fire. To be seen in Aix-en-Provence

Il y a 30 ans, brûlait la [**Ste Victoire*]. En commémoration de ce triste événement et pour marquer sa réparation, le musée Granet souhaite évoquer ce site emblématique sublimé par les grands artistes du XIXe au XXIe siècle. À voir du 18 mai au 29 septembre 2019 au [**Musée Granet*] d’Aix-en-Provence.

« C’est une présentation un peu particulière que nous offrons au public ». se réjouit [**Bruno Ely*], conservateur en chef du musée Granet et commissaire de l’exposition, à l’occasion du vernissage ce vendredi 17 mai 2019. A ses côtés, [**Nina Zimmer*], directrice du Kunstmuseum Bern, [**Philippe Cézanne*], arrière-petit fils de l’artiste, président d’honneur de la Société Paul Cézanne, et sa sœur [**Aline*], qui arrivera tout juste des Etats-Unis. Une jolie mise en valeur de la famille Cézanne, avec d’autres membres encore. En effet, l’événement est rare. Une convention va permettre d’enrichir régulièrement les collections cézanniennes du musée Aixois avec une Sainte-Victoire des <doc6576|right>dernières années de la vie du peintre (1897). Un tableau qui faisait partie de l’ancienne [**collection Gurlitt*] aujourd’hui propriété du Kunstmuseum. L’œuvre voyagera désormais entre le musée des Beaux arts de Berne et le Musée Granet où elle sera mise en dépôt par périodes. Pour les 30 prochaines années… renouvelables ! « C’est encore grâce à l’amitié de [**Walter Feilchenfeldt*], membre de la Société Paul Cézanne et spécialiste incontesté de l’artiste, que nous devons la présence majeure de cette oeuvre sur les cimaises » dira encore Bruno Ely. Une œuvre au passé mouvementé, comme l’explique Philippe Cézanne :</doc6576|right>

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« Cette peinture fut donnée par le peintre à sa sœur [**Marie*]. Elle la conservera jusqu’à son décès en 1921, 10 rue Cardinale à Aix. C’est son neveu[** Paul*] junior, mon grand père, son seul héritier, qui l’installera dans son appartement parisien jusqu’en 1936.

La guerre est arrivée, et on ne sait pas trop ce que ce tableau est devenu. Il est réapparu 75 ans plus tard dans la collection de ce Monsieur [**Gurlitt*] en Autriche ! La toile, sans châssis, fut retrouvée après la guerre derrière une armoire ! A son décès Cornélius Gurlitt donna par testament sa collection au Kunstmuseum de Berne ».

Inutile de préciser que cette collection a posé de nombreux problème quant à l’origine des œuvres et on cherche notamment encore les raisons de la disparition du Cézanne… Au final, on ne retiendra que le bonheur de l’avoir retrouvé, et l’émotion que l’on a à découvrir ce chef d’œuvre. ( Lire* sur ce sujet les articles que Wukali y a consacré. Liste des articles au bas de cet article )

Autre tableau de Paul Cézanne : Montagne Sainte-Victoire, vers 1904-1906, [**Fondation Henry et Rose Pearlman*], Musée de l’Université de Princeton et enfin, le Cézanne du [**Musée d’Orsay*] Montagne Sainte Victoire vers 1890.

« Dans les collections publiques françaises, il n’existe qu’une seule Sainte Victoire. Elle se trouve au musée d’Orsay, et si elle est ici aujourd’hui. Le musée a eu la générosité de <doc6575|right>nous la prêter</doc6575|right> » se réjouit Bruno Ely. Egalement présent au vernissage, le Président de la fondation, [**Daniel Edelman*], le petit fils d’[**Henry Pearlman*]. Le collectionneur américain a réuni tout au long de sa vie un ensemble important d’œuvres du peintre aixois. On se souvient de l’exposition « Chefs-d’œuvre de la collection Pearlman, Cézanne et la modernité » présentée au Musée Granet en 2014. On y découvrait notamment vingt-quatre Cézanne. Là encore, il est question d’une relation privilégiée entre la grande institution américaine, le Musée de l’université de Princeton et le musée Granet.

«Je donnerai presque tout le musée Granet pour ce pan de mur-là, ces trois chef d’oeuvre de Cézanne qui se trouvent présentés ici ! » résume Bruno Ely.

[**Vous souvenez-vous ?*]

<doc6578|left>En [**1989*], le 28 août, un incendie détruit toute la face sud de Sainte-Victoire. Attisé par des vents violents, il va rapidement se propager sous le barrage Bimont ravageant également la partie supérieure de la face nord jusqu’au Prieuré et à la Croix de Provence. Le feu anéantit 5.000 hectares, soit près de 60% du site. C’est un choc, qui se transforme par la suite en une véritable prise de conscience à l’origine de la création du Grand Site Sainte-Victoire qui a pour mission de prévenir, entretenir, équiper et aménager le massif. </doc6578|left>

« L’été suivant, en 1990, et c’était une performance de le faire en si peu de temps, le musée Granet organise une exposition de chefs-d’œuvre cézanniens prêtés par les plus grands musées du monde » précise Bruno Ely. En effet, difficile de l’imaginer aujourd’hui : le musée d’Orsay, le Métropolitain, the Museum of Modern Art de New York, le musée Picasso – Paris, The Kimbell Art Museum de Fort Worth, the Museum of Fine Art de San Francisco, the National Gallery de Washington, the Museum of Art de Cleveland, la National Gallery d’Edimbourg, le Kunstmuseum de Bâle, tous présents car très touchés par ce drame.

Ce n’est pas une exposition en tant que telle car aujourd’hui, nous vous présentons treize œuvres. Mais ce n’est pas non plus une exposition « dossier », terme utilisé pour de plus petites expositions. C’est un petit ensemble réuni et au vu des Chefs d’œuvre, on a préféré parler « d’événement » , un événement autour de la Sainte Victoire.

En 2019, 30 années après l’incendie, la nature a définitivement repris ses droits.
Dans la première salle, les peintres de l’école provençale. On découvre [**Jean Antoine Constantin*] et l’un des premiers tableaux sur ce thème. « La montagne Sainte Victoire et la tour Queyrié »

« A cette époque là, les paysages ne sont pas un thème majeur, explique Bruno Ely. Il faudra attendre le XIXe siècle pour que ce thème devienne majeur et même dominant.
Constantin va vivre 44 ans dans le XVIIIe siècle et 44 ans dans le XIXe ! Il va couvrir des périodes stylistiques très étonnantes, partant du rococo pour arriver jusqu’au néo –classicisme
»

<doc6574|right>Le Marseillais Constantin le père du paysage provençal a eu un élève : [**François-Marius Granet*] dont on admire les superbes cadrages de la montagne. Des arbres, des chemins qui filent vers elle, et quand on compare certains tableaux des deux maitres, [**Cézanne*] et [**Granet*], on ne peut que reconnaître la filiation. On découvre notamment du peintre Granet Montagne Sainte Victoire vue d’une cour de Ferme près de la bastide de Granet, dite Bastide du Malvallat). « On aperçoit au loin la montagne, comme une forme de signature, une sorte de paraphe topographique », précise Bruno Ely.</doc6574|right>

Sur les murs encore les œuvres de[** Loubon, Grésy, Guigou*], mais aussi plus proches de nous, [**Picasso, Masson, Tal Coat*] et[** Plossu*] qui eux aussi ont été inspirés par cette montagne emblématique
.
[**Tal Coat*], originaire de Bretagne, fera sa carrière à Paris mais passera 16 ans à Château Noir en Provence. On découvre une très belle œuvre des carrières de Bibémus, qui figure dans les débuts d’un lent processus qui amènera le peintre à la non figuration.

Une œuvre d’[**André Masson*] témoigne de l’admiration du peintre surréaliste pour la peinture chinoise. Il exprimera cet émerveillement jusque dans les peintures des paysages de Provence. Tout cela combiné à sa grande expérience de peintre surréaliste, il produira un tableau étonnant, presque chaotique des carrières de Bibémus. On y voit une succession d’éclatements. Quand on sait que l’on faisait sauter des pans entiers des carrières pour transformer la pierre en sable, on comprend qu’il s’agit concrètement de l’interprétation du peintre de cet événement qui modifiait le paysage. En 1947 Masson s’installera, lui aussi sur la route du Tholonet à la Bastide de l’Harmas, bastide où séjournera, quelques années plus tard, le photographe [**Harry Callahan*] dont les photographies d’Aix sont exposées au deuxième étage du musée.

Et comment ne pas parler de [**Picasso*], qui en 1959, achètera le Château de Vauvenargues. Il téléphonera à son marchand [**Daniel-Henry Kahnweiler*] pour lui dire : « J’ai acheté la Sainte-Victoire de Cézanne ». « Laquelle ? » Lui demande t-on, car on sait que Picasso possède déjà plusieurs tableaux de Maître d’Aix. « J’ai acheté la vraie, l’originale ! »

Effectivement, il l’avait à ses pieds. Picasso était l’heureux propriétaire d’une grande partie du flan nord de la Montagne !

<img6577|right>[**Pétra Wauters*]</img6577|right>


Expositions

[**Sainte (s) Victoire(s)*] jusqu’au 29 septembre
[**Harry Callahan*] jusqu’au 21 juillet 2019
Et prochainement
Expositions [**Fabienne Verdier, sur les terres de Cézanne*] à partir du 21 juin 2019
[**Musée Granet*]

Pour en savoir plus : Musée Granet. Place Saint Jean de Malte. Aix-en-Provence


[**Articles publiés dans WUKALI sur l’affaire Gurlitt*]

[1500 tableaux, estimés à un milliard d’euros, découverts à Munich
->http://www.wukali.com/1500-tableaux-estimes-a-un-milliard-d-euros-decouverts-a-Munich#.VA7ILEunr8I]
[KOLOSSAL ! Le « trésor nazi » d’œuvres d’art s’agrandit!
->http://www.wukali.com/KOLOSSAL-Le-tresor-nazi-d-oeuvres-d-art-s-agrandit#.VA7I5kunr8I]
Les dessins français de la collection Gurlitt décryptés
Corneille Gurlitt receleur et fraudeur, encore 60 oeuvres découvertes
Pillage nazi, l’affaire Gurlitt
Opacité sur le trésor nazi d’oeuvres d’art pillées et retrouvé à Munich
Affaire Cornelius Gurlitt, un Monet retrouvé dans une valise


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WUKALI Article mis en ligne le 24/05/2019

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