A jolly good moment of music and public emotion


En reprenant 24 poèmes en latin et vieil allemand, issus d’un manuscrit bavarois du XIIIe siècle, [**Carl Orff*] a créé une cantate puissante. [**Carmina Burana*] est l’une des œuvres les plus célèbres du XXe siècle, l’une des plus populaires du compositeur allemand. Cette cantate, présentée les 28 et 29 septembre 2019 au [**Grand Théâtre de Provence*], s’est jouée sur l’énergie !

Une œuvre en son temps très critiquée, car les nazis souhaitaient voir en Carl Orff un de leurs musiciens officiels. A-t-il adhéré au discours nazi ? En tout cas, l’œuvre existe, et on ne perçoit aucune allusion ni connotation déplacée. Ce que l’on pouvait craindre en revanche, c’est le côté parfois démesuré, grandiloquent que certaines formations proposent au public. Cette façon de « sur-jouer », d’en faire trop, notamment dans le prologue palpitant qui ouvre puis referme la cantate de Carl Orff.

Comment ne pas se souvenir justement de ce O’Fortuna, puissant dès les premières notes, imposant, à tel point que l’on entre rapidement dans un état quasi hypnotique. Justement, ce O-Fortuna offert au Grand Théâtre nous enchante autant qu’il nous captive, et on comprend que ce qui va suivre sera dans la même veine. Ici, on ne verse pas dans le pathos, comme c’est trop souvent le cas. Cette version pour piano et percussions offre des rythmes impérieux, tranchants. Il y a un aspect presque « sauvage » dans cette lecture, quelque chose de primitif et on est également frappé par sa grande théâtralité.

Olécio partenaire de Wukali


(Interview de Martina Batič réalisé en novembre 2018)

Elle en impose. Deux pianos se font face, des percussions à foisons, un « chœur grand comme ça » et des solistes acteurs… que de monde et que de rythmes à livrer ! Cette version de la cantate, pour deux pianos et percussions nous paraît être dans l’esprit même des Carmina Burana. Sous la direction attentive de la slovène [**Martina Batič*], la peinture qui est brossée est démonstrative, sans être grandiloquente, théâtrale, juste ce qu’il faut, d’une belle force mystérieuse. On y trouve trois thématiques successives : « Primo vere » (Au printemps),  » Taberna » (Dans la taverne) et enfin « Cour d’amours« . Tour à tour on y chante l’amour, la danse, le vin, on blâme les dérives du pouvoir et même de l’église. S’entremêlent des chants grégoriens, des chansons « à boire », des musiques polyphoniques allemandes, et même du folklore russe ; la diversité de styles est au rendez vous. Diversité pour une musique qui néanmoins repose principalement sur la pulsion rythmique et la répétition. Le résultat est efficace ! Et pour livrer cette histoire, toutes ces histoires entrelacées, le grand théâtre accueillait un impressionnant plateau vocal, des chanteurs exceptionnels dans le [**chœur de Radio France *] et des belles voix de solistes avec la soprano [**Karen Harnay*], le ténor [**Nicolae Hategan*], et le baryton [**Mark Pancek*]. Des interprétations qui, sans être impressionnantes, ont offert des jolis moments d’émotion.

On salue encore la prestation des percussionnistes de l’[**ensemble SToP*], remarquables en tout point de vue : xylophones, marimba phones, vibraphones, timbales, gong, caisse claire….

Un tonnerre d’applaudissement pour cette version de Carmina Burana pleine de vigueur et de vitalité. C’était prévisible, l’auditoire a obtenu en bis l’impressionnant O’Fortuna !

[**Pétra Wauters*]|right>

[(Solistes du Chœur de Radio France :
Soprano Karen Harnay
Ténor Nicolae Hategan
Baryton Mark Pancek
Piano Meta Fajdiga
Piano Andreja Kosmač
Ensemble SToP – Slovenian Percussion Project :
Damir Korošec, Barbara Kresnik, Franci Krevh, Tomaž Lojen, Davor Plamberger, Marina Golja, Dejan Tamše
Chœur de Radio France
Direction Martina Batič
)]

Illustration de l’entête: Choeur de Radio-France, photo © Janez Kotar


[(

Contact : redaction@wukali.com

WUKALI Article mis en ligne le 30/09/2019

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