Under the Mediterranean sun in Marseilles, two splendid exhibitions dedicated to Picasso.
A Must !

C’est au printemps dernier qu’a débuté cette manifestation culturelle d’envergure internationale, voulue par le musée national Picasso de Paris, la Réunion des Musées Nationaux – Grand Palais et la Ville de Marseille. Dans le but de créer « une synergie […] dans une démarche qui se veut fédératrice », plus de soixante institutions, unies sous un même label, ont scellé une riche programmation. Il a s’agit de développer une sorte de « cycle culturel multiforme et pluridisciplinaire » autour de l’œuvre méditerranéenne du maître, qui se veut tout à fait fournie.

Une quarantaine d’expositions ont ouvert leurs portes dans la région des Bouches-du-Rhône : thématiques, monographiques, en discussion avec des contemporains de Picasso ou des artistes actuels, elles attirent déjà les foules. A [**Marseille*], l’exposition dédiée à Picasso est l’événement de cette année, le phare de [**MP2018*]. Elle se décline en deux lieux forts de la cité phocéenne : le Fort Saint Jean au MuCEM, accueille[** Picasso et les Ballets Russes*], entre Italie et Espagne et le Centre de la Vieille Charité dans le Panier, propose pour sa part [**Picasso, Voyages Imaginaires.*]|center>

Olécio partenaire de Wukali

[**Costumier et décorateur, le jeune Picasso et les Ballets Russes*]

De 1916 à 1921, Picasso, alors âgé d’une trentaine d’années, accompagne [**Serge de Diaghilev*] et sa troupe d’excellents danseurs dans leurs tournées des théâtres. Il travaille alors à l’élaboration des costumes et de la scénographie des représentations : il use pour son inspiration des arts et traditions populaires. Il élargit son champ des possibles picturaux et apporte aux shows des Ballets Russes une contribution extrêmement prolifique, malheureusement méconnue du grand public.

C’est pour pallier la connaissance lacunaire de cette période d’activité du peintre que le MuCEM, (Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée), met à l’honneur les traces de ces cinq années de collaboration artistique. L’exposition Picasso et les Ballets Russes, entre Italie et Espagne s’est installée dans le bâtiment Henri-Georges Rivière, rectangle de pierre juché sur le Fort Saint-Jean, ancien fort militaire imaginé par Vauban. Sur 320m², les œuvres de l’artiste (toiles, dessins, esquisses, maquettes, costumes) et certains objets issus des collections du musée sont mis en relation au cœur d’une scénographie épurée et colorée qui amène à un parcours clair.

Le voyage nous fait découvrir quatre pièces pour lesquels Picasso a travaillé aux côtés de la troupe : Parade, ballet écrit par [**Satie*] sur un poème de [**Cocteau*], constitue sa première expérience théâtrale en 1917. Il est suivi par Le Tricorne, une farce espagnole de 1919 et Cuadro flamenco, une suite andalouse de 1921. Pour Pulcinella (Polichinelle) en 1920, Picasso crée des costumes fortement emprunts de l’influence de la commedia dell’arte. Une projection vidéo montrant des acteurs rejouant les scènes de ces ballets poussiéreux viennent achever positivement l’exposition : on a tous souhaité sans se le dire voir ces centaines de dessins s’animer. Ce fut chose faite !|left>

L’exposition Picasso et les Ballets Russes nous montre une facette assez secrète de Picasso, qui a su réinterpréter les traditions figuratives de son temps afin de leur insuffler une certaine modernité. Les éléments qu’il mêle (folklores, marionnettes, art sacré) et la beauté que les rendus offrent lui ont permis d’étayer son talent et de poser les bases de nouvelles possibilités formelles.

[**L’espagnol curieux, voyager entre rêves et réalités*]

Amoureux des autres cultures et en perpétuel quête de renouveau pictural, Picasso fut un grand curieux, mais aussi un grand rêveur. Son œuvre est « empreinte d’un désir d’évasion invitant au voyage  », que celui-ci ai été vécu ou simplement fantasmé. Axée sur ce thème, l’exposition Picasso,Voyages imaginaires rassemble plus de cent chefs-d’œuvre du maître espagnol : sculptures, peintures, croquis, carnets mais aussi cartes postales lui ayant été envoyées. L’ensemble se développe sur les 700m² qu’offrent les quatre salles d’exposition du rez-de-chaussée la Vieille Charité, ancien hospice dont l’architecture est signée [**Pierre Puget*].

Le chemin se parcours à travers quatre destinations, deux « souvenirs de voyages » et deux « itinéraires fictifs ». Avec Bohème Bleue, on part pour l’Espagne, dans le pays natal du maître, avec les symboles d’une jeunesse bleue (1901-1904) et rose (1904-1906). On se rend à Rome pour Amour antique, Rome qu’il a visité en 1917 et où il a acquis grande maturité en travaillant les formes pures devant les œuvres des grands maîtres de l’ancienne ville éternelle. |center>

On s’arrête dans une Afrique fascinée avec Afrique fantôme, qui témoigne d’une sorte d’« exorcisme » pictural pour Picasso qui l’a amené à la réalisation des Demoiselles d’Avignon, manifeste du cubisme, en 1907. On fait escale en Orient avec Orient rêvé ou l’Algérie est imaginée et posée sur la toile à la manière sensuelle et orientaliste d’un [**Ingres*] ou d’un[** Delacroix*] du XIXe. Comme « clou du parcours », Les Baigneurs, sculpture en bronze massive posée au cœur de la lumineuse chapelle de la Chapelle de la Vieille Charité. Un parallèle intéressant entre l’architecture baroque étirée de Puget et la mise en scène théâtrale minimaliste ancrée de Picasso.|center>

En « minotaure libéré », on découvre chez Picasso une quête sans limite de nouveautés, une envie de voir ici et de percevoir ailleurs. L’exposition [**Picasso, Voyages imaginaires*] réussit à faire voyager à la manière du maître, les pièces de qualité sont agencées de manière intelligente et les rapports entre les artefacts se font rapidement, tant pour les érudits que pour les néophytes.

Découvrir de nouvelles facettes de Picasso, aborder son œuvre avec davantage d’informations sur les fondements de celle-ci peut convaincre un large panel d’intéressés… Cela, jusqu’au 26 juin !

[**Laurie Arnaud*]|right>


Laurie Arnaud : une nouvelle plume, un nouveau talent, de nouvelles approches, une belle curiosité et un nouveau style dans Wukali.


Bienvenue à vous chère[** Laurie*] au sein de notre équipe de chroniqueurs.

P-A L


[Voyages imaginaires : Picasso et les ballets russes. Entre Italie et Espagne
MuCEM->http://www.mucem.org/programme/exposition-et-temps-forts/voyages-imaginaires-picasso-et-les-ballets-russes]
Bâtiment Georges Henri Rivière (GHR)—Fort Saint-Jean (320 m²). Jusqu’ au dimanche 24 juin 2018
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Centre de la Vieille Charité. 2 rue de la Charité
Picasso, voyages imaginaires

Billet couplé (Vieille Charité & Mucem)


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WUKALI 27/03/2018)]

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