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Vous estes le bouquet de vostre bouquet mesme,

Et la fleur de sa fleur, sa grace & sa verdeur.

De vostre douce haleine il a pris son odeur :

Olécio partenaire de Wukali

II est, comme je suis, de vostre amour tout blême.


Ma Dame, voyez donc, puis qu’un bouquet vous aime,

Indigne de juger que peut vostre valeur,

Combien doy-je sentir en l’ame de douleur,

Qui sers par jugement votre excellence extrême ?


Mais ainsi qu’un bouquet se flestrit en un jour,

J’ay peur qu’un mesme jour flestrisse vostre amour,

Toute amitié de femme est soudain effacee.


Advienne le destin comme il pourra venir,

II ne peut de voz yeux m’oster le souvenir :

II faudroit m’arracher le cœur & la pensée.


Pierre de RONSARD. (1524-1585)


Illustration. Bouquet de fleurs par Auguste Renoir

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