An Haute-couture thriller staring a shocking psychopath and a FBI female agent. More than a casting it’s a path to success !


La chronique littéraire d’Émile COUGUT.


La plage sous le soleil, étendu sur une serviette délicatement posée sur le sable chaud (quand il y a du sable, ce peuvent être des galets), se prête à la lecture de livres « faciles » mais captivants. Aussi, en période de vacances, voit-on en ce lieu une multitude de personnes tournant les pages d’un thriller et ce quelque soit la langue dans lequel il est écrit et traduit (les plages de notre beau pays étant fréquentées par le monde entier à la plus grande satisfaction des professionnels du tourisme qui chaque année depuis les premiers congés payés en 1936 nous expliquent régulièrement que l’année précédente avait été bien meilleure au niveau de leur chiffre d’affaire). Bon, je sais bien, cette dernière phrase n’a aucun rapport avec Captives le dernier livre de Cody MacFadyen que les éditions Robert Laffont viennent de publier !

Olécio partenaire de Wukali

D’abord n’y a pas de plage, l’action se déroule en Californie et non en France, aucune allusion à un quelconque chiffre d’affaire (aussi bien en hausse qu’en baisse), le seul rapport consiste en ce qu’il s’agit d’un thriller et même d’un bon thriller, d’un très bon thriller, bien écrit, bien traduit (soit, il y a quelques imperfections comme à la page 427 où Tommy devient Alan le temps d’une réplique, mais cela ne nuit pas à la compréhension de l’histoire, surtout à l’action de la page 427, car le lecteur ayant lu le début du chapitre sait bien non seulement qu’Alan ne participe pas à cette « virée », et qu’il n’y a que Tommy comme représentant de la gente masculine pour accompagner l’héroïne).

Je ne vais pas raconter l’histoire, sinon la lecture de Captives n’offrirait aucun intérêt. L’héroïne est l’agent Smoky Barrett qui dirige l’antenne de Los Angeles du centre national d’analyse des crimes violents qui dépend du FBI. Elle a un lourd passé. Il y a quelques années avant le début de l’histoire, un pervers est venu chez elle, a torturé et tué son mari et sa fille avant de la défigurer à vie et la violer. Comme thérapie, elle n’est pas allée voir un psychiatre mais a abattu son bourreau. Elle a refait sa vie avec Tommy, un ancien agent secret « qui a tué » et avec Bonny, la fille de sa meilleure amie qui a été torturée, violée et tuée devant les yeux de sa fille. Smoky a non seulement recueilli celle-ci mais a tué le pervers. Dans son unité travaillent quelques personnes dont certains ont connu pareils calvaires.

Lors du mariage d’une collègue de l’agence, une housse mortuaire est jetée sur le parking, dedans se trouve (vivante) une femme disparue depuis 7 ans. S’ensuit une enquête pour retrouver ce psychopathe, froid, calculateur, sur fond de « syndrome de l’homme moderne », c’est-à-dire du mal qui touche certains membres de la gente masculine qui refusent que les femmes aient une autonomie sans eux, ne comprennent pas qu’elles ne veuillent pas être que des bonniches prêtent à servir, toujours bien pomponnées, pour servir d’exutoire sexuel à leur « seigneur et maître ».

On apprend tout sur la neurolinguistique, la symphoraphilie (jouissance de voir des accidents de voitures), le profilage géographique, les mouchards sur la toile, les techniques d’infiltration sur le web, enfin tous les moyens modernes mis en œuvre pour mener une traque policière. En plus, Cody MacFadyen procède à une analyse des tréfonds de l’âme humaine, surtout dans ses recoins les plus sombres quand se mettent en place des mécanismes de survie qui transforment l’homme en animal qui ne réfléchit plus en être social. L’héroïne pleure beaucoup, mais se comporte comme une vraie lionne quand sa famille est en jeu. Elle est américaine, quoi de plus normal que d’apprendre à tirer avec des armes à feu à l’âge de 13 ans ? Quoi de plus normal que d’appliquer la loi du Talion quand on le peut ? Elle se pose beaucoup de questions sur Dieu, sur l’âme. Elle est manichéenne, sa vocation est de lutter contre le mal, peut importe les moyens, ce qui compte ce sont les résultats. Mais elle a conscience des limites de cette façon de voir, de penser, elle sait qu’elle peut très bien à son tour basculer dans le mal absolu, se perdre définitivement.

Dans les remerciements de l’auteur en fin du livre on y trouve le nom du maître américain du thriller John Connely, et nous ne sommes pas du tout étonnés tant des passages entiers auraient pu sortir de sa plume. Captives est un thriller particulièrement réussi, et vraiment (croyez-moi) il est plus que difficile d’interrompre sa lecture après les dix premières pages, ô oui !

Emile Cougut


Captives

Cody MacFadyen

Éditions Robert Laffont. Collection Best Sellers. 22€


WUKALI 09/07/2014


Ces articles peuvent aussi vous intéresser