Communication about WUKALI philosophy


Le Républicain Lorrain, grand quotidien de la presse régionale, vient de consacrer mardi 18 août 2015, un article à WUKALI et à Pierre-Alain Lévy, son fondateur et rédacteur en chef. Nous vous en donnons çi-après lecture.


Plus de quatre ans déjà que notre magazine d’art et de culture a été créé. Une conversation entre amis, une idée, et voila que l ‘aventure commence. Notre équipe rédactionnelle
s’est développée au cours des années et les amis passionnés, anciens ou nouveaux, ont déposé articles, critiques, commentaires et autres recensions diverses

Plus de 3000 articles en fait, tous originaux ont été écrits. J’ai grand plaisir à saluer et remercier tous ceux qui ont donné de leur temps pour partager ici leurs passions et leurs coups de coeur.

Olécio partenaire de Wukali


Rabelais avait imaginé l’Abbaye de Thélème, et nous sommes tous nourris de sa pensée, des humanités, comme celle aussi des hommes des Lumières et surtout de ces valeurs de l’universel pluri millénaires. Cela peut paraître ridicule et d’une prétention démesurée et absurde, cela correspond cependant parfaitement à notre éthique et à notre démarche.

Au fur et à mesure du développement de WUKALI, (nous sommes lus jusque très loin de nos frontières) nous avons voulu aussi ouvrir à d’autres domaines, les arts dans toutes leurs composantes académiques, mais aussi la science, tous branches d’un même arbre

Et puis l’actualité a percuté de plein fouet le confort ouateux de la marche cosmique du monde. Les Unes de journaux se sont drapées de deuil et les regards devinrent inquiets. Trop souvent et encore ! Chaque jour des actualités insupportables. Comme chacun, nous avons été secoués. Au moment même où je rédige ce texte j’apprends l’abominable exécution de l’ancien directeur des antiquités de Palmyre, Kaled al-Assaad était son nom, âgé de 82 ans.

Comment pouvons nous rester indifférents!

Avoir une idée du beau et du plaisir de l’esthétique n’est en nul cas séparable de la présence au monde et de la responsabilité. Nous avons pris les nôtres et j’ai pris les miennes. Le vingtième siècle écoulé restera dans l’histoire comme celui des deux guerres mondiales et de l’Holocauste. Le vingt et unième siècle quant à lui est potentiellement anxiogène, nous y avons cursivement fait allusion.

Cela dit, notre monde est doublement paradoxal. Tout d’abord chacun d’entre nous, nous vivons un temps historique tout à fait exceptionnel et je dois dire passionnant. Dans une génération ou deux l’on entendra dire: « Moi si je pouvais remonter les aiguilles du temps, j’aurais bien aimé vivre en 2015  » Oui, dit ainsi cela mérite quelques explications.

Aujourd’hui les avancées des connaissances et des sciences qui les soutiennent sont tout simplement uniques de toute l’histoire de l’humanité depuis ses origines. Jamais n’ont vécu au même moment sur notre petite planète tant de chercheurs et de savants. Une simple puce que l’on peut tenir au creux de la main peut réaliser 10 milliards d ‘opérations/ seconde (1010) … Le plus puissant supercalculateur aujourd’hui au monde est chinois il s’agit du Thiane-2 ( 天河二号 II) il détient le record actuel avec 33 millions de milliards d’opérations/ seconde (33 Petaflops), tandis que le projet à l’horizon 2020-2025 piloté en France par BULL, le CEA, ATOS et des collaborations européennes caracolera autour de un milliard de milliard d’opérations / seconde ( exaflopique)… Je ne parlerai pas de la recherche en astrophysique ni des avancées impressionnantes de la médecine et notamment de la recherche contre le cancer ou contre la maladie d’Alzheimer qui progressent à grands pas.

Le paradoxe sociétal mérite d’être expliqué. Le différenciel entre ceux qui possèdent le savoir et ceux qui ne savent pas s’élargit, mais, et c’est là le point essentiel, dans le monde des sachants, il en existe qui en savent encore plus que leurs propres pairs. Nous sommes dans cette «disrupture» dont parlent nos amis physiciens ou informaticiens, dans cette révolution exponentielle du numérique.

Comprendre dans quel monde on vit.

La connaissance des arts, bien au-delà des poncifs, c’est aussi la capacité de comprendre le temps présent et de se projeter dans l’avenir.

Qui plus est, et il est particulièrement étonnant que cela ne soit que trop peu mis en avant dans les différentes sphères gouvernementales qui se succèdent indépendamment des appartenances politiques ou partisanes faut-il le souligner, c’est aussi une dynamique économique impressionnante et une capacité d’emplois, un enracinement fertile et prometteur dans le terreau de la civilisation des loisirs abondamment décrite. Je ne cesserai de le répéter.

Le processus de l’acquisition du savoir et de la connaissance implique aujourd’hui plus que jamais une dynamique continue tout au long de notre existence d’autant plus que la durée de vie s’accroit. On peut se demander à titre d’exemple pourquoi les bibliothèques universitaires ferment-elles alors qu’elles devraient demeurer constamment ouvertes 24h/ 24, 365 jours/ an ? Que tout un chacun utilise internet, et que l’on communique en réel quelle que soit l’heure dans le monde entier ! C’est un service public et d’urgence au même titres que les hôpitaux ou la distribution de l’électricité.

Une société est saine quand tous ses agrégats concourent dans leurs spécificités à l’harmonie de l’ensemble.

Aussi est-il évident que tout ce qui permet de mettre en avant et de communiquer sur les sciences donc et les arts, et c’est le rôle de l’enseignement et des médias, est prioritaire. Un marketing et une stratégie de communication de l’art, de la connaissance et des sciences dans leurs domaines au niveau basique du quotidien, oui tout à fait ! Nous aurons ainsi davantage d’élèves curieux et bien formés et de nos universités sortiront d’avantage de têtes bien faites et bien pleines comme dirait l’ami Rabelais. Chacun peut en imaginer le cercle vertueux profitable pour l’ensemble de la société. C’est ainsi que les actualités people comme l’on dit disparaitront des titres accrocheurs des journaux et des programmations des chaînes de télévision, pour retrouver leur destination naturelle, c’est à dire la poubelle… ( Allez, je suis méchant!)

Le monde de demain, c’est déjà le monde d’aujourd’hui !

Malraux disait en février 1968, et c’est déjà bien loin :« Le grand combat intellectuel de notre siècle a commencé, […] la Culture est devenue l’autodéfense de la collectivité, la base de la création et l’héritage de la noblesse du monde» . Si cette superbe remarque quasi prophétique demeure d’actualité, il conviendrait d’y ajouter l’impérieuse nécessité d’une propédeutique de l’instruction, de l’enseignement et de la formation continue à la fois patrimoniale et prospective. C’est à ce prix là que nous conserverons notre dignité, et c ‘est le pari qu’ensemble nous voulons faire.

Pierre-Alain Lévy


WUKALI 19/08/2015
Courrier des lecteurs: redaction@wukali.com

Illustration de l’entête: Pierre-Alain Lévy.

Dans le corps de l’article, interview publié dans Le Républicain Lorrain, édition mardi 18 août 2015


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