How can we visualize the incredible and phenomenal development of data stocks protruding out from our digital society


Sur terre, il existe des lieux tenus secrets, de nouvelles forteresses pour y stocker des données. On y conserve notre mémoire, une mémoire numérique gérée par des supers ordinateurs connectés entre eux, c’est ce que l’on appelle le nuage informatique (cloud coumputing) et que certains nomment le 6ème continent.

Aujourd’hui, notre existence est entièrement numérisable dès notre première échographie, chaque seconde, chaque évènement, chaque information peuvent devenir numériques, composés uniquement de 1 et de 0 : livres, photos, films, argent, courrier, identité, tout est numérisé et stocké pour être accessible immédiatement à partir de n’ importe où. Une mémoire connectée à la fois illimitée et impalpable, nul ne sait où se trouvent les données qui définissent notre vie.

Le nuage informatique est un univers parallèle où les informations circulent à la vitesse de la lumière et où l’homme a été remplacé par des chiffres.

Olécio partenaire de Wukali

Où sont stockés les milliards des données produites chaque seconde ? Dans les limbes, Les limbes sont cet espace intermédiaire entre l’enfer et le paradis mais aussi, en informatique, là où sont les données qu’on a effacées d’un système mais pas supprimées d’un support de stockage.

En effet, depuis la nuit des temps les hommes utilisent des supports pour conserver leur savoir, leur souvenir, leur histoire et les transmettre aux générations futures.

On s’est rendu compte très vite qu’il n’était pas possible de tout conserver, on est parti de la pierre, des papyrus, des codex, on est arrivés ensuite aux livres, à l’imprimerie. Il y a peut-être une dernière étape qui est celle de l’externalisation plus numérique donc plus virtuelle qui est encore un moyen extraordinaire que l’homme a trouvé pour externaliser des connaissances que nous ne pouvons pas conserver en permanence dans notre cerveau.

Tous ces témoignages accumulés pendant des siècles sont devenus l’autre mémoire de l’homme, sa mémoire du monde. Ils se sont empilés dans les archives des bibliothèques, des musées. Ces gardiens étaient jusqu’à aujourd’hui les uniques garants de notre mémoire. Avec la révolution numérique, ces traces de notre histoire se dématérialisent. Elles se transforment en données, en data, stockées dans des disques durs à l’intérieur de lieux sans vie. Grâce à ces nouveaux gardiens, notre mémoire semble illimitée, impérissable. Nous disposons aujourd’hui d’un gigantesque cerveau informatique qui dirige notre quotidien et l’économie entière de notre planète. Mais désormais cette mémoire du monde n’est plus un bien collectif intime, elle est contrôlée par des entreprises privées, elle est devenue une marchandise, un produit qu’il faut rentabiliser.

Aujourd’hui, nous sommes dans l’ère du tout numérique, des milliards d’informations de toutes natures sont, chaque jour, numérisées puis stockées. Photos, vidéos, mails, SMS, diplômes, dossiers médicaux, fiches de paie, comptes en banque, impôts, identités, réseaux sociaux etc. Ce serait le chaos si ces informations numériques disparaissaient. Avec le numérique, les traces de notre histoire sont dématérialisées, la mémoire devient alors illimitée. Nous sommes entrés dans l’ère du Big Data, et l’univers numérique devrait doubler tous les deux ans.

La Harvard Business Review a déclaré en 2014 qu’il y a davantage de données qui circulent sur internet chaque seconde que dans l’ensemble d’internet il y a 20 ans.
Il faut donc développer des technologies capables de stocker toujours plus. L’ensemble des données semble détenu par de très grands groupes.

Y a-t-il danger ? Quels sont ces supers ordinateurs connectés entre eux, et que renferme le « nuage » informatique ? Facebook ou Twitter sont autant de lieux d’échanges devenus communs où des données sont enregistrées. Notre mémoire y est-elle protégée et sécurisée, et à quel prix ? L’Homme ne se trouve-t-il pas désormais au centre d’un business mondial dont il ne connaît pas les règles ? Où se stocke cette multitude d’informations numériques ? Aujourd’hui se pose la question de l’avenir de la mémoire de l’humanité, dans un monde toujours plus virtuel.

Pérenniser et sécuriser ces données, ces milliards de milliards de 1 et de 0, c’est un enjeu à la fois stratégique, économique et sociétal. Maîtriser l’information numérique, la mémoire de l’homme, c’est maîtriser la société. Dans un gigantesque bâtiment abritant des serveurs sécurisés nommés Datacenter, les ressources informatiques sont mutualisées sur des disques durs, processeurs, mémoires et serveurs. Un programme de virtualisation gère ensuite la répartition des ressources selon les besoins en temps réel des utilisateurs.

Selon une étude menée par l’institut de recherche IDC (Framingham, USA) avec le fabricant de serveurs EMC (groupe EMC en cours d’acquisition par DELL), la planète accumulait fin 2009 près de 800 milliards de giga-octets de données numériques. 70 % ont été générés et conservés par les particuliers, qui multiplient notamment les sauvegardes. C’est l’équivalent de la capacité de stockage d’une pile de DVD qui mesurerait deux fois la distance entre la terre et la lune. Données le vertige!
Et ce n’est que le début. La mémoire du monde se numérise à grande vitesse. La numérisation des bibliothèques et des archives papier s’accélère. En 2020, le volume de données à conserver atteindra 36.000 milliards de giga-octets. La pile de DVD fera cette fois la moitié de la distance entre la Terre et Mars. « Rien n’a été prévu pour sauvegarder une telle masse d’informations« , signale le directeur du marketing d’EMC-France.

Selon la dernière étude Digital Universe, menée conjointement par IDC et EMC, le volume de données créées en 2013 dans le monde digital s’établit à 4400 milliards de giga-octets (4,4 zettabytes) (1 zettabyte = 1021)

Le chiffre devrait passer à 44.000 milliards de giga-octets (44 zettabytes) en 2020, soit 10 fois plus qu’en 2013″, selon ce rapport. On estime que lors de l’année 2014, le même volume de données a été créé que depuis le début de la civilisation.

On dit que le réseau internet envahit la réalité. Déjà 55 millions de photos par jour, 4 milliards d’ordinateurs, 3,2 milliards de personnes connectées, 25 milliards d’objets connectés, 1,3 milliards d’amis et 1 million de data centers. Mais il y une seule machine, un seul système, qui consomme déjà 20% de l’énergie mondiale. Sa taille double tous les 3 ans, elle ne s’arrête jamais. Elle aspire tout en elle, seule la mémoire reste.

Avec toutes ces créations de données, clics, like, tweets, photos, blog posts, transactions en ligne, nos données numériques racontent une histoire fascinante expliquant qui nous sommes et ce que nous faisons. Pour les personnes comme pour les entreprises, nos histoires sont écrites à travers le paysage numérique. Si nous ne prenons pas de dispositions particulières, où que nous allions, un ordinateur le sait.

Einstein Piccolo


WUKALI 16/10/2015
Courrier des lecteurs : redaction@wukali.com
Illustration de l’entête : BMAP Data Center Resources, ucla.edu



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