French industrial creativity, a road producing electricity
La route comme source de production d’énergie, d’électricité, soit une centrale voltaïque, c’est ce que vient d’annoncer COLAS, une entreprise française de travaux publics filiale du groupe Bouygues qui vient de présenter la première route solaire au monde composée de capteurs solaires en lieu d’asphalte comme revêtement !
En collaboration avec l’Institut National de l’Énergie Solaire, Colas a mis au point une dalle baptisée Wattway , c ‘est à dire tout simplement un revêtement routier, qui permettra de récupérer le rayonnement solaire et produire de l’énergie. De quoi alimenter en électricité l’éclairage public, les enseignes lumineuses mais aussi les logements et les bureaux. «Pour alimenter un foyer en électricité (hors chauffage), 20 m² de chaussée Wattway suffisent. Et grâce à un kilomètre linéaire de route équipée de dalles Wattway, il est possible d’éclairer une ville de 5 000 habitants» (source : Ademe). A six semaines de l’ouverture à Paris de la grande Conférence internationale sur le Climat, voila une nouvelle qui apporte du baume au coeur à tous ceux qui veulent préserver les ressources fossiles et produire de l’énergie renouvelable et ralentir ainsi le réchauffement climatique. De quoi s’agit-il, qu’est ce que Wattway ? Ce sont des capteurs solaires, «des dalles photovoltaïques posées et collées directement sur le revêtement existant des infrastructures (routes, autoroutes, pistes cyclables, parkings…) sans travaux de génie civil. Les cellules de chaque dalle captent l’énergie solaire au travers d’une feuille de silicium polycristallin, qui transforme l’énergie solaire en électricité. Les cellules photovoltaïques sont enrobées dans un substrat multicouches composé de résines et de polymères, suffisamment translucides pour laisser passer la lumière. Connectées à un boîtier latéral en sous-face intégrant les composants de sûreté électrique, les dalles sont adaptables aux routes du monde entier et capables de supporter la circulation de tout type de véhicule, y compris les poids lourds. Très fines (quelques millimètres d’épaisseur), elles sont pourtant résistantes, antidérapantes et conçues pour durer
Les héros de mon enfance s’appellaient Bibi Fricotin ou Les Pieds Nickelés, ils avaient pour caractéristiques d’être malins, débrouillards, intelligents, astucieux, un brin anar ( cela pour les Pieds Nickelés). Ils sont un peu à l’image de ce génie français, de ce talent inventif, conceptuel comme l’on dit aujourd’hui, de cette capacité imaginative et de réalisation qui a permis l’invention de la machine à vapeur, de la machine à coudre ou du jeu comme vecteur à l’investigation scientifique qui fut si cher à Georges Charpak . C’est exactement la démarche intellectuelle mise en place par COLAS. C’est aussi cela la France qui gagne, et qu’il est bon de le dire !
Je rêve depuis longtemps à cette incroyable énergie gaspillée et déployée par l’homme qui marche ( sans Giacometti !) et qui n’est pas récupérée, de ce frottement d’une chaussure sur un sol et qui disparait à peine produit. Point n’est loin maintenant donc la récupération de cette micro-énergie par des capteurs adaptés. L’ on peut ainsi imaginer des trottoirs ( et je pense tout particulièrement à certains de ces longs couloirs du Métro, comme à Châtelet ou à Montparnasse) ou le passant deviendrait producteur autonome d’énergie. A cette vitesse là chacun se prendrait alors pour une lumière. On peut rêver !
Pierre-Alain Lévy
WUKALI 14/10/2015
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