Humour and jazz

Qui ne connaît pas [**Jackie Berroyer*] ? L’acteur, le journaliste, le chroniqueur, l’écrivain. Ce que certains ont oublié, c’est le Jackie Berroyer amateur de musique. Fou de musique plus exactement, car ses goûts, le moins que l’on puisse dire sont plus qu’éclectiques : le jazz, bien sûr, mais aussi tout le rock et même [**Messiaen*] ! Et de fait, Jackie Berroyer a commencé sa carrière aux multiples facettes en étant chroniqueur musical dans divers journaux, dont la revue suisse Vibrations. Parlons peu, parlons de moi est un florilège de chroniques éditées dans cette revue. Pas toutes, pas toujours dans leur intégralité, mais les meilleures, les meilleurs passages. Et comme certaines datent de plusieurs dizaines d’années (ce qui montre que certains sujets sont vraiment intemporels), chaque passage est « commenté » par l’auteur par rapport à l’actualité d’aujourd’hui.

De fait, comment chroniquer ce genre de livre : c’est strictement impossible ! Mais quand même, comment ne pas dire que Jackie Berroyer n’a pas eu non la carrière mais la renommée médiatique que son immense talent aurait du lui conférer. Pas la renommée due à la presse « people » qui n’est qu’apparence et sûrement pas de fond ; mais la reconnaissance de tout un chacun d’une pensée qui est tellement décalée, tellement à contre courant à la pensée unique, que c’est elle qui fait progresser la société.

Olécio partenaire de Wukali

[**Jackie Berroyer*] c’est l’inverse du « politiquement correct », c’est un [**Desproges*] qui n’a pas été terrassé par le cancer, c’est du vrai humour, un humour difficile qui ne va pas dans la facilité comme ceux qui comme pas hasard font la une des médias. Le moins que l’on puisse dire, c’est quand on lit Jackie Berroyer on ne peut rester « passif », il nous interpelle, nous oblige à réagir, à sortir du cocon de nos certitudes.

Je l’avoue, je suis totalement hermétique au jazz. Même après l’avoir lu, le jazz m’en… nuie toujours autant. Mais je n’ai pas la même vision perception de cette musique, il a su m’intéresser au style, aux hommes qui l’on fait et donc aux messages qu’il transmet. Grâce à lui, j’ai évolué en quelque sorte. Et puis, mais ça concerne essentiellement les gens de ma génération, il y a Hara Kiri revue qui publia bien des chroniques de Jackie Berroyer et a dessiné à grands traits les personnalités de [**Gébé*] et autre professeur [**Choron*]. L’auteur montre un immense respect une grande tendresse à leur égard. Pour eux, mais aussi pour toutes les personnes auxquelles il fait référence. Car chez lui, il n’y a qu’empathie, jamais une méchanceté !

A la lecture de ces chroniques, on chemine avec l’auteur qui nous fait part de ses galères financières, amoureuses. Se dessine sous nos yeux un homme pas si différent de nous, un être humain quelconque, normal, qui nous dit : ne soyez pas des moutons, prenez un peu de recul, le temps de réfléchir et vous verrez qu’il faut relativiser son quotidien, que le beau est à côté de nous mais que nous avons perdu les clés pour le percevoir. Et il y a des perles, des aphorismes qui a eux seuls valent la lecture de ce livre. En voilà une parmi tant d’autres : « les extrémistes ne sont jamais intègres, ce sont seulement des intégristes sans intégrités».Tout est dit !

[** Émile Cougut*]|right>


[**Parlons peu, parlons de moi
Jackie Berroyer*]
éditions Le Dilettante. 20€


*Contact *] : [redaction@wukali.com
WUKALI 09/03/2017

Ces articles peuvent aussi vous intéresser