A novel about harassment and narcissistic perverts

[**Natacha Calestrémé*] signe avec [** Les Blessures du silence*], un livre très fort, un nouveau roman ayant pour toile de fond un de ces fléaux qui a toujours existé mais que l’on a découvert ou plutôt qui est venu sur le devant de la place publique à savoir : le harcèlement moral et les ravages qu’il fait sur ceux qui en sont victimes (à cet égard, on ne pourra jamais suffisamment remercier [**Marie-France Hirigoyen*] pour tout son travail sur le sujet et qui est loin d’être fini)

Encore, diront certains ! Il est vrai que depuis quelques années, témoignages, études savantes, essais ainsi que fictions sur ce thème sont continuellement présents sur les rayons des librairies. Alors pourquoi celui-là et pas un autre ? La réponse est simple pour ne pas écrire limpide : parce qu’il s’agit d’un très bon roman!

Olécio partenaire de Wukali

Il est bon car bien écrit, car tous les personnes sont particulièrement bien perçues, identifiées, « réelles », parce qu’il n’y a aucune absurdité, enfin on peut se montrer sceptique sur certains développements sur la métempsycose, la transmission de pensée, la façon de se guérir des blessures, causes ou conséquences des maux qui nous « rongent. On peut se montrer sceptiques comme tout bon cartésien qui ne maîtrise pas toutes les philosophies indiennes et asiatiques (c’est mon côté rationnel et quelque peu ignare), mais étant tolérant je pense que si c’est efficace pour certains, alors surtout il faut les exposer.

Ce qu’il y a aussi de remarquable dans Les blessures du silence c’est qu’au cours de la fiction, l’auteur expose, vulgarise sans rien déformer, les derniers développements dans la connaissance des phénomènes du harcèlement moral. Ces développements s’intègrent parfaitement, exactement au bon moment de l’intrigue et donc font partie d’un tout et leur présence donne encore plus de réalisme à l’histoire.

En plus, et je dirais que c’est la cerise sur le gâteau, l’auteur, le bourreau, n’est pas (loin de là) un inculte. Non, c’est l’inverse Henry Moulin est professeur agrégé de lettres, c’est un notable de son quartier (le XVè arrondissement de Paris), tous les parents d’élèves l’adulent et jamais personne ne peut soupçonner ce qu’il fait subir au quotidien à sa femme Amandine.

[**Natacha Calestrémé*], détaille avec luxe tout ce qu’un pervers narcissique est capable de faire : l’isolement, l’abaissement quotidien, les silences, la certitude d’avoir toujours raison et de briller(il apprend toutes les réponses du Trivial pursuit pour montrer à ses filles qu’il a réponse à tout), les essais de manipulation des tiers, et cette sorte de double sens qui consiste à mettre en place des pièges pour l’avenir si sa victime voulait faire cesser son calvaire.

Henry sait très bien que si Amandine le quitte, elle prendra leurs filles avec elle, alors il lui donne des anti-dépresseurs, car jamais un juge ne confiera les petites à une malade psychique. C’est un vrai monstre dans l’intimité et un homme charmant dès qu’il y a un tiers. Et dans notre société, les Henry Moulin sont nombreux dans les classes sociales les plus aisées et cultivées.

L’histoire est simple, enfin je dirais assez banale. Amandine Moulin disparaît : fugue, agression, suicide ? Yoann Clivel, major à la police judiciaire de la préfecture de police, récupère le dossier. Avec ses deux collègues, il va mener l’enquête, il a des doutes sur le mari, persuadé qu’il a tué son épouse, ou tout du moins qu’il l’a poussée au suicide et qu’il a donc la responsabilité morale de sa mort. Cette enquête va l’amener (ainsi qu’aux deux autres policiers) à surmonter les démons qui l’empêchent de s’engager totalement avec la femme qu’il aime. Pour savoir et le déroulement de l’enquête, et surtout sa fin, il faut lire Les blessures du silence

Je veux rassurer [**Natacha Calestrémé*], la justice commence à prendre en compte les effets du harcèlement moral et a condamné (sûrement pas assez sévèrement) des bourreaux.

[** Les blessures du silence*] est un livre non seulement palpitant, qu’il est difficile de quitter dès les premiers pages, mais un brillant exposé de ce qu’est et cause le harcèlement moral.

[** Émile Cougut*]|right>


Journaliste et réalisatrice de 30 documentaires sur le thème de la santé et de l’environnement, Natacha Calestrémé a publié plusieurs essais et trois thrillers psychologiques Le Testament des abeilles, Le Voile des apparences et Les Racines du sang aux éditions Albin Michel.|left>


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WUKALI 03/04/2018)]

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