A charming story or a vision of future ?


Voici un film de Kunio Katō 加藤 久仁生 réalisateur et Kenya Hirata scénariste, «La maison en petit cubes» つみきのいえ qui a la couleur des moissons mûres, des gerbes d’or au soleil d’été mais aussi celle de l’eau des fonds des océans, transparente et cristalline. Cette couleur contribue grandement à la poésie qui se dégage de ce film, l’histoire d’un marin qui ne cesse de construire plus haute sa maison pour la préserver de la montée de la mer. On y pourrait voir une fable, Sisyphe revisité. Chaque étage de cette maison qui brinquebale au-dessus des eaux correspond à l’un des âges de la vie du personnage. Le sentiment est contenu et très fort comme seuls peut-être les Japonais peuvent nous en donner l’exemple. Nulle tristesse, bien davantage il y a comme une sorte de plénitude et les couleurs vives des vêtements du marin apportent de la force et de l’énergie dans cet océan de solitude et d’impuissance.

Cathédrale engloutie, civilisation perdue, peut-être aussi, ce sentiment debussiste, irréel et touchant à l’humain, à la construction des hommes. Le marin revêt une combinaison pour plonger dans les étages successifs engloutis sous les eaux à la recherche de sa pipe tombée sur le fond. Ces quelques images sont particulièrement touchantes et bouleversantes. Message subliminal sur le réchauffement climatique porté par un insulaire du Pays du Soleil Levant, annonce propitiatoire de catastrophes refoulées, qui sait ? Quoi qu’il en soit on est porté par cette petite histoire. Le jury d’Hollywood ne s’y est pas trompé en attribuant en 2010 à Kunio Katō l’ Oscar du meilleur court métrage d’animation. A la suite du succès remporté par ce film, l’auteur Kenio Katō a produit un album dont il a réalisé chacune des illustrations.

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Pierre-Alain Lévy


WUKALI 04/04/2015

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