When garbage bins pollute the landscape of a romantic town !


Les lecteurs qui découvrant la photographie d’illustration pourraient penser que ces conteneurs à ordures dans une rue de Metz et installés face à une élégante galerie d’antiquités, seraient un laisser-pour-compte oublié d’une Nuit blanche à bout de souffle, une espèce de Ready-made en quelque sorte, abandonné sur la voirie municipale, se tromperaient (d’autant plus que la Nuit blanche a fait long feu, si j’ose ainsi dire, pour cause d’économies budgétaires) !

Si d’autres considèrent que ces poubelles, car il faut bien les appeler par leurs noms, n’en déplaise à la techno-structure, incarnent le summum de l’hygiénisme que des industriels de l’environnement urbain ( ah les beaux mots!), Citec en l’occurence ou Plastic Omnium, proposent à des municipalités croulant sous la gestion des ordures, ils feraient aussi pareillement erreur !

Non la vérité est plus simple, plus imbécile hélas et plus médiocre ! Cette photographie montre les tombereaux à ordures installés le 5 janvier dernier, qu’on peut voir dans un quartier ancien de la ville de Metz, le quartier outre-Seille, 1 rue des Allemands pour être précis, à portée de bras de la vitrine d’une galerie d’art, celle de M. Maxence Kozak, expert en arts asiatiques. On y observe ainsi l’installation pérenne à même la voirie de bacs roulants en polyéthylène de 1000 litres, ainsi labellisés, et installés derrière un parapet métallique ancré dans le sol et qui les encadre. C’est tout bonnement le résultat aberrant d’une décision politique et administrative prise par Metz Métropole avec l’aval de la mairie de Metz sans nulle concertation avec les habitants et les commerçants. C’est, et en dehors de tout débat partisan, tout simplement inacceptable! Cela traduit l’expression scandaleuse d’un mépris des autorités territoriales envers les administrés et les commerçants ainsi lésés dans leurs activités. Mais qui donc aimerait ainsi avoir devant sa maison, son appartement ou sa propriété un chat crevé et les remugles qui vont avec ? Par ailleurs dans un reportage diffusé par France Bleue on apprend que ces bacs à ordures ne seraient vidés qu’une fois par semaine ! Le quartier d’Outre-seille qui possède un véritable caractère patrimonial et monumental fait de rues étroites, de maisons à deux étages aux fenêtres encadrées de pierre de Jaumont voit ainsi son identité, son image, parasitée par ces installations inopportunes. Ne croyez pas que je suis dans un délire pamphlétaire, car c ‘est bien de cela qu’il s’agit ! Ces poubelles, pardon ces bacs roulants pour les nommer, sont loin de mettre en valeur la beauté du patrimoine messin, elles sont un kyste inesthétique dans le paysage urbain et quand on se targue de vouloir obtenir l’inscription de la ville de Metz dans le patrimoine mondial de l’humanité de l’Unesco, elles sont tout bonnement un non sens stratégique ainsi qu’ une faute majeure de communication ! Le moindre étudiant d’une école de commerce et de marketing sait cela…

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Venons-en aux faits

Les habitants du quartier découvrent mi décembre l’installation des parapets métalliques sur la voirie. Nulle information complémentaire quant à leur destination si ce n’est l’affichage règlementaire d’une interdiction de stationnement (ah ce besoin d’autorité…). Immédiatement M. Maxence Kozak prend la mesure des effets pervers ce cette implantation sur son activité commerciale.

Son commerce est celui des oeuvres d’art et il est expert en arts asiatiques, ce qui n’est pas la moindre des choses loin de là. Il a une renommée internationale. Sa galerie est ouverte depuis 7 ans dans ce quartier de l’Outre-Seille à Metz, un quartier qui a vocation d’accueillir les métiers d’arts. Si vous êtes passionné par les arts du Japon, il pourra vous présenter la plus grosse collection d’objets en céramique consacrés à l’art du thé du 16è et 17è siècle, des porcelaines impériales chinoises des dynasties Ming 明朝 (1368-1644) et Qing 清朝 (1644-1912). Une caverne non point d’Ali Baba, mais une offrande à Izanagi イザナギ et Izanami イザナミ, avec des sabres datant du 13è siècle ou une armure de samouraï du 18ème siècle, une collection de peintures du 16è au 19ème siècle, impressionnant n’est-ce-pas !

Le véritable métier d’antiquaire, c’est au delà de l’excellence intellectuelle et de la somme de savoirs puisant dans l’histoire de l’art, une vocation. C’est un métier de plus en plus difficile à exercer et le nombre de spécialistes (oui de vrais spécialistes !) est en déclin. C’est aussi il va de soi, un métier commercial soumis à toutes sortes d’exigences. Pour Maxence Kozak, envisager un seul instant l’installation de poubelles à moins d’un mètre de ses vitrines est tout bonnement inenvisageable, in-ac-cep-table, et on ne peut lui donner tort !

Dès la mi-décembre, Maxence Kozak alerte les autorités municipales : le Maire Dominique Gros, son Premier-adjoint, ainsi que d’autres adjoints en charge, si j’ose ainsi dire, des commerçants et de la propreté. Le Maire est bien évidemment aux abonnés absents, quant aux autres, nulle réponse d’aucuns d’entre eux, ils se sont évanouis dans les airs, peut être un des effets pervers de la COP21 ! Pas d’accusés de réception, aucun contact, les secrétariats respectifs restent muets, rien, rien, rien ! Silence dans les rangs, on ne revient pas et on ne commente pas une décision entérinée par le chef, fût-elle ( comment dire ?), mauvaise et inadaptée…

Aujourd’hui les poubelles sont positionnées dans leurs enclos 24h/24 dans différents endroits de la ville. C’est la Grande Muraille d’ordures qui accueille le promeneur. Le Maire n’est toujours pas intervenu dans cette affaire laissant courir le bruit que l’emplacement au sol des poubelles serait d’ici quelques mois diminué, la belle affaire !

En psychanalyse, le lapsus selon Freud, est considéré comme un symptôme important de l’émergence de désirs inconscients. La faute des élus serait-elle donc un lapsus ?

Pierre-Alain Lévy


WUKALI 11/01/2015
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