A young French girl in her teens arriving in an ashram in India, a very pleasant and humorous novel


Il y a peu, je chroniquais un livre d'[**Hélène Couturier*], Il était combien de fois, très belle histoire d’une errance d’une femme mûre dans le Barcelone interlope. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’Hélène Couturier ne fait jamais le même livre. En l’espèce, l’héroïne Nina de[** Bye bye Bollywood*] est une adolescente de quinze ans et l’histoire se déroule en [**Inde*]. Pas dans l’Inde touristique hormis un passage au Taj Mahal, mais dans un ashram.

Nina est la parfaite, quasi caricaturale adolescente « travaillée par ses hormones ». Elle est connectée, hyper connectée avec ses copines, timide avec les garçons, énervée par Garance sa petite sœur (la préférée de leur mère), en opposition avec sa mère et en admiration pour son père qui lui vit en Irlande et continue de faire la fête et d’aller dans tous les concerts rock qu’il trouve. Tandis que sa mère, elle a renié son passé, bride sa fille par principe, et s’est mise au yoga. La parfaite adolescente chiante et très attachante.
Toutes les trois partent en vacances dans un ashram au fin fond de l’Inde. Le moins que l’on puisse dire c’est que cette destination est loin de plaire à la jeune fille. Non seulement les positions de méditation lui font mal, mais surtout il est quasiment impossible de se connecter sur la toile pour communiquer avec ses amies. En plus, le seul jeune de son âge est un garçon, Jésus, qui horripile Nina car il représente tout ce qu’elle rejette : un fort en maths.

Mais petit à petit, Nina va évoluer, elle va apprécier de plus en plus la personnalité de Jésus, et surtout elle va prendre conscience du statut des femmes dans ce pays et par voie de conséquence de la chance d’être française. Avec sa sœur et Jésus elle va même permettre à une jeune fille de 14 ans, Fulky, de ne pas se marier (plus exactement d’être vendue par ses parents) à un homme qui a plus de trente ans qu’elle, et d’aller avec le garçon qu’elle aime.

Olécio partenaire de Wukali

Surtout, elle rencontre par hasard au marché [**Sampa Pal Devi*]. Celle-ci existe véritablement, c’est le seul personnage qui ne soit pas de fiction. Avec son Gûlabaï Gang (un groupe de femmes) elle fait pression sur les hommes pour lutter contre les coutumes qui asservissent les femmes, pour les obliger tout simplement d’appliquer les lois qui défendent une certaine égalité des sexes. Le combat de cette femme qui se promène avec un bâton, dont elle sait se servir, tout en prônant la non violence, avec son « gang », mériterai d’être mieux connu dans notre monde occidental. Grâce à Hélène Couturier nous comprenons que Sampa Pal Devi fait partie de ces rares personnes qui par leur action font évoluer l’humanité vers plus de tolérance, de liberté, de dignité.
De fait Nina est comme beaucoup d’adolescents ou de jeunes adultes occidentaux qui arrivent en Inde. Le contraste entre leur mode de vie et celui du sous-continent est tel qu’ils s’aperçoivent vite que leurs récriminations contre notre « société pourrie qui ne les comprend pas  », ne sont dues qu’au confort dans lequel ils vivent. L’Inde un pays qui fait grandir.

[**Bye bye Bollywood*] est l’exemple parfait du livre facile à lire, plein d’humour, mais qui en même temps apporte des informations au lecteur, le fait réfléchir à son univers quotidien. Hélène Couturier excelle dans ses narrations qui nous transportent aux quatre coins du monde et après Barcelone qui nous avait réjoui voici avec cette nouvelle parution, un bel hymne à l’Inde.

[**Émile Cougut*]|right>


[**Bye bye Bollywood
Hélène Couturier*]
éditions Syros. 14€50


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WUKALI 13/04/2017

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