A remarkable example of style and French language


Voilà un roman, une nouvelle qu’il est difficile à recenser tant l’univers créé est « original ». Original non dans les lieux décrits, dans les personnages, dans l’histoire, dans l’écriture. Non, à ces niveaux, rien de très original (si ce n’est, car, hélas, c’est loin d’être une évidence, et plus je lis, plus j’en suis persuadé, que ce qui devient original c’est d’écrire en français, décrire une des facettes de la réalité sans invention plus ou moins fantasmée (grand classique quand intervient un policier), tous ces écueils qu'[**Olivia Resenterra*] a su éviter avec brio). Non ce qui est original c’est l’atmosphère qui se dégage de ce court livre, une atmosphère pesante, lourde, quelque peu angoissante. Et pourtant, il n’y a rien d’original, rien qui ne permette de percevoir en quelque sorte les ficelles utilisée par l’auteur pour y parvenir si ce n’est la simplicité, la simplicité du style, la simplicité des mots et les combinaisons entre eux. Et sincèrement ce n’est pas donné à tout le monde de parvenir à ce résultat.

Je ne connais pas [**Olivia Resenterra*], je ne sais pas si elle a suivi un atelier d’écriture, mais j’en doute, ou alors elle a su oublier tout ce qu’on lui avait appris. |left>

Ana est une femme d’âge totalement indéterminé qui sort de son immeuble avec la boite de transport pour son chat. Dedans il y a le cadavre de ce dernier qui vient de décéder. Ana est dans une sorte d’état second, choquée par ce décès, elle est le symbole d’une solitude totale. Elle erre avec sa boîte dans la campagne à la recherche d’un endroit où enterrer la dépouille de son félin. Elle fait plusieurs rencontres : la concierge de l’immeuble, un riche paysan avec sa « bonne à tout faire » venue de l’est dotée d’une jalousie totale, un couple de cyclistes avec leur fils, le gardien d’un cimetière pour animaux, deux jeunes délinquants.

Olécio partenaire de Wukali

Des rencontres brèves, fortes mais qui ne changent en rien au chemin qu’elle parcourt et qui l’amène à son destin et à celui de son chat.

[**Nécrologie du chat*] est une sorte de métaphore ou plus exactement une allégorèse sur le destin, sur la vie, sur la mort, sur la solitude qui nous entoure, sur la déshumanisation de l’univers dans lequel nous évoluons, univers basé sur l’individualisme, où chacun suit son propre chemin sans se préoccuper de celui des autres : ils se croisent, soit, mais ils ne se rejoignent pas. Monde d’égoïsme total, sans l’once d’une ombre d’empathie. Rien, si ce n’est la loi de la jungle qui permet au plus fort, au plus rusé de survivre.

[**Olivia Resenterra*] signe un récit philosophique dérangeant mais d’une justesse quasi-chirurgicale, qui ne peut laisser indifférent les lecteurs.

[** Émile Cougut*]|right>


[**Nécrologie du chat
Olivia Resenterra*]
Serge Safran éditeur. 14€90

[**Une Sélection du Livre WUKALI*]


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Contact : redaction@wukali.com

WUKALI Article mis en ligne le 01/05/2019

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