Communiqué UNESCO. Un nouveau rapport sur l’égalité des genres, élaboré par le Rapport mondial de suivi sur l’EPT de l’UNESCO à l’occasion de la Journée internationale de la fille, indique que moins de la moitié des pays – aucun pays en Afrique subsaharienne – ont atteint l’objectif de parité entre les sexes dans l’éducation primaire et dans l’éducation secondaire, dont l’échéance était pourtant fixée à 2005.

La Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova, a déclaré : « Éduquer une fille, c’est éduquer une nation. Cela déclenche un effet d’entraînement à l’origine d’un changement positif manifeste pour le monde. Nous nous sommes récemment fixé de nouveaux objectifs ambitieux en vue d’atteindre un avenir durable. Mais sans le concours des filles, des jeunes femmes et des mères éduquées et autonomes, cette entreprise est vouée à l’échec. »

Ce rapport sera rendu public conjointement par le Rapport mondial de suivi sur l’EPT et l’Initiative des Nations Unies pour l’éducation des filles montre cependant que les progrès réalisés vers la parité entre les sexes constituent l’une des plus grandes réussites de l’éducation depuis l’an 2000.

Le nombre de pays ayant atteint l’objectif de la parité entre les sexes aussi bien dans l’éducation primaire que dans l’éducation secondaire a augmenté depuis 2000, passant de 36 à 62 pays. Bien que 62 millions de filles se voient toujours privées de leur droit fondamental à l’éducation, le nombre de filles non scolarisées a diminué de 52 millions au cours des 15 dernières années. Toutefois, des défis considérables sont encore à relever, puisque les disparités entre les genres se creusent à chaque cycle du système d’éducation et que les filles les plus défavorisées restent les plus fortement désavantagées.

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ENSEIGNEMENT PRIMAIRE : Les filles continuent de rencontrer les plus grandes difficultés à accéder à l’enseignement primaire. Près de la moitié des filles non scolarisées, soit 15 millions, n’entreront jamais dans une salle de classe, contre un peu plus d’un tiers des garçons non scolarisés.

ENSEIGNEMENT SECONDAIRE : Bien qu’elles restent élevées, les disparités entre les genres se réduisent dans l’enseignement secondaire. En 2012, au moins 19 pays comptaient moins de 90 filles scolarisées pour 100 garçons. Cette disparité était particulièrement importante dans les États arabes et dans les pays d’Afrique subsaharienne. En 2012, la République centrafricaine et le Tchad comptaient deux fois moins de filles que de garçons dans les établissements d’enseignement secondaire.

ENSEIGNEMENT SECONDAIRE DE DEUXIÈME CYCLE : Dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, les garçons sont plus susceptibles d’abandonner leurs études que les filles. Seuls 95 garçons pour 100 filles terminent ce cursus, et la situation a peu évolué depuis 2000. Dans les pays de l’OCDE, 73 % des filles, contre 63 % des garçons, terminent le deuxième cycle de l’enseignement secondaire.

ALPHABÉTISATION : Les écarts de genre se réduisent en matière d’alphabétisation chez les jeunes. Toutefois, on prévoit que moins de sept jeunes femmes sur dix sauront lire et écrire d’ici à 2015 en Afrique subsaharienne. Chez les femmes adultes, l’alphabétisation stagne cruellement : deux tiers des adultes ne possédant pas les compétences de base en lecture et en écriture sont des femmes, proportion qui n’a pas évolué depuis 2000. En Asie du Sud et de l’Ouest ainsi qu’en Afrique subsaharienne, la moitié des femmes adultes ne savent ni lire ni écrire.

Les violences de genre en milieu scolaire constituent l’une des manifestations de la discrimination de genre les plus graves et freinent la réussite scolaire. De même, le mariage des enfants reste un obstacle persistant à l’éducation des filles. En 2012, près d’une jeune mariée sur cinq était âgée de 15 à 19 ans.

Le Rapport mondial de suivi sur l’EPT a conçu un outil interactif en ligne (actif à partir du 12 octobre) pour montrer l’étendue des écarts de genre dans différents contextes. Ainsi, en Afrique subsaharienne, les filles les plus défavorisées sont presque neuf fois plus susceptibles de n’être jamais entrées dans une salle de classe que les garçons les plus riches. Dans les États arabes, un cinquième des filles les plus démunies ne sont jamais allées à l’école, contre un dixième des garçons les plus défavorisés. En Amérique latine et dans les Caraïbes, les garçons sont désavantagés : dans les zones rurales, 55 % des garçons, contre 63 % des filles, terminent le premier cycle de l’enseignement secondaire.

Aaron Benavot, directeur du Rapport mondial de suivi sur l’EPT a déclaré : « À défaut d’autre critère pour mesurer l’égalité des genres, nous nous sommes fixé l’objectif de parvenir à la scolarisation d’un nombre égal de garçons et de filles. Mais nous n’atteindrons jamais cet objectif sans nous attaquer aux racines de ce déséquilibre : les barrières sociales et les normes sociales discriminatoires établies. Tant que l’on n’abordera pas l’égalité comme un concept beaucoup plus large, les filles et les jeunes femmes ne seront jamais en mesure de profiter de tous les bénéfices de l’éducation. »

Recommandations du Rapport

PARITÉ :

1. L’éducation devrait être véritablement gratuite.
2. Il convient de mettre en place des politiques s’attaquant aux problèmes auxquels de nombreux garçons, tout comme les filles, sont confrontés pour avoir accès à l’éducation et terminer leurs études.
3. Il faudrait offrir d’autres solutions d’éducation secondaire aux adolescents non scolarisés.

ÉGALITÉ :

1. Il convient d’intégrer les questions de genre dans tous les aspects des politiques et de la planification.
2. Il est nécessaire de combiner les changements législatifs, les efforts de sensibilisation et la mobilisation communautaire.
3. Œuvrons ensemble ! Les gouvernements, les organisations internationales et les fournisseurs de services éducatifs devraient unir leurs efforts pour lutter contre les violences de genre en milieu scolaire.
4. Les gouvernements devraient recruter, former et soutenir efficacement les enseignants afin d’agir en matière d’inégalité des genres.

Communiqué UNESCO


WUKALI 12/10/2015
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Illustration de l’entête: école maternelle Sénégal, écoliers Fatou Kaba


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