An excellent woman show with the accent from Nice


Entretien avec Mado qui démarre une super tournée. L’humoriste sera aux Folies Bergères du 15 au 31 décembre 2016 et du 5 au 8 janvier 2017.

Mado habite toujours le [**Vieux Nice*]. En l’écoutant, on sent battre le cœur de la ville, ses ruelles étroites, ses touristes que les nissartes regardent d’un œil bienveillant, habitués à cette foule bigarrée qui aiment le soleil, la lumière, la socca, la pissaladière, les farcis, les fleurs, la mer, la plage, la Promenade des Anglais… Elle l’aime sa Nissa la Belle, « une des plus belles villes du monde » et d’ajouter « Je ne la quitte jamais, je l’emmène partout avec moi en région. »

Depuis les attentats du 14 juillet, la ville est un peu plus encore dans son cœur. « Nice vient du grec nikaia, qui veut dire victoire », aussi [**Noëlle Perna*], alias Mado ne baisse pas les bras et empêche la bouiffaïsse de monter !… La stouffia, c’est trop de stress.

Olécio partenaire de Wukali

Elle force sur « l’assent », mais qu’importe, puisqu’il est déjà à elle. Il lui suffit d’appuyer là où ça fait rire, sur ces syllabes qui font jaillir des images, estropier joliment un mot pour lui donner une autre vie. Pour le reste, quelle présence sur scène ! D’autres images se bousculent. Car elle s’agite la dame, danse, virevolte, joue des gambettes – qu’elle a très belles – et enflamme la salle. La pipelette a du bagou, elle discutaille de tout, ergote sur n’importe quel sujet, jase sur le dos de n’importe qui, avec malice, entrain, optimisme. C’est parfois culotté, surtout quand son mari Albert revient.

Des savants jeux de mots, le sens de la formule, des réflexions profondément drôles sur la vie, on s’en laisse conter dans un rythme effréné. Mado, c’est un vrai personnage, une cliente qui fréquentait son bar il y a quelques années. Noëlle allias Mado s’en est inspirée, l’a fait évoluer, lui donne à chaque fois un peu plus de force, d’aplomb, d’audace, de gouaille. C’est l’époque « du bar des Oiseaux », spectacle qui donnera son envol à l’humoriste. Des clichés, certes, il y en a, beaucoup trop, d’aucuns diront, mais là encore, cela fait partie de sa signature. Un peu à l’étroit dans sa ville, sollicitée, plébiscitée par les gens du métier et par son public, les portes du Showe’binz sont à jamais ouvertes. Mado en tournée va au devant de son public. Elle aime les gens, cela se sent ! Et[** Super Mado*] de faire son Super show !|center>


[**Noëlle Perna*], en vacances chez elle un peu avant la tournée, répond à nos questions depuis son balcon, dans le vieux Nice.

– [**On connaissait Mado la Niçoise, aujourd’hui, c’est Super Mado qui a rendez-vous avec son public. Qu’est-ce qui change dans de ce nouveau spectacle ?*]

Je dirai que l’on retrouve Mado dans son jus le plus pur. On est plus proche du premier spectacle de Mado la Niçoise. Dans les autres spectacles, il y avait beaucoup de bascules avec d’autres personnages, Mado jouait plusieurs rôles. Là on est sur du Pur Mado, en plus engagée sur les propos de société, dans une réflexion d’aujourd’hui sur des sujets qui nous importent un peu plus. Le propos est moins léger tout en restant drôle. Elle aborde des sujets profonds avec sa légèreté et sa bonhomie habituelle. Mado est d’une nature bienveillance ; c’est un personnage jamais sarcastique, jamais aigre, jamais vindicatif, qui ne tient jamais de propos acides. Elle est au contraire, très généreuse, ce qui lui permet d’aborder tous les sujets. On peut très bien parler du voile, du problème de religion, de ce qu’on peut dire ou ne plus dire, et tout ca, dans la bouche de Mado devient plus léger..

– [**Parlez nous de vos sources d’inspiration ?*]

Vous puisez dans le quotidien, et pourtant on n’est jamais dans le banal…
On fait tous ça, nous les humoristes. On se sert de la vie quotidienne. C’est ce qui intéresse nos contemporains. On n’est pas dans un théâtre classique et le propre du one man show c’est d’être dans la vie, donc forcément, on s’inspire de ce que l’on vit, et on le vit tous différemment. Toute cette diversité d’humours qui traitent des mêmes sujets, c’est ce qui en fait tout le charme. On les aborde de manière si différente. Une même situation peut être décrite de manière très différente suivant la personne qui la vit. Celle de Mado est unique à travers le filtre de sa culture.

– [**La bouffaïsse ? un authentique mot niçois. Est-ce que parfois vous en inventez, pour les besoins du spectacle ? *]

Mes mots sont inspirés d’un vrai patois niçois, et quand je m’en sers, c’est avec parcimonie ! Je m’adresse à un public national, aussi c’est bien de les utiliser dans mes sketchs pour « colorer », mais ce n’est pas l’essentiel de mon spectacle. Ceci dit, j’utilise des mots très lisibles.

– [**Bouffaïsse, c’est du reste le titre d’un de vos sketchs. Cela signifie « le stress »
Et vous, êtes vous stressée ou plutôt apaisée, tranquille ?
*]

Non, je ne suis du genre apaisée ni tranquille. Je connais peu de gens qui le sont aujourd’hui, surtout dans le contexte que l’on vit ! Justement tout le travail consiste à ne pas se laisser emporter par nos émotions lorsque l’on est sur scène. Le but c’est de maitriser toutes les émotions, tous les instants que l’on partage avec les gens. SI on se laisse déborder par nos émotions, on ne peut pas les partager.

– [**On dit de vous que vous être une star « improvisée », cela signifie t-il que vous ne vous attendiez pas à faire cette carrière ? *]

Oui, tout à fait. Je n’ai pas eu de plan de carrière, pas de formation… Je me suis construite sur le tas… c’est la formation de l’extrême en quelque sorte ! Surtout que dans le café théâtre, on est vraiment dans la respiration des gens. Il y a cinquante personnes dans la salle, quelques mètres entre eux et nous et c’est une école terrible ! On ne peut pas se mentir.

– [**Vous aimez ces lieux de spectacles plus intimistes ?*]

Je vais fêter les 40 ans d’existence de la Fontaine d’Argent à [**Aix*], parce que ma carrière a commencé là. Heureusement que tous ces petits lieux, comme le « théâtre des Oiseaux » que j’ai à Nice, existent ! Ils nous permettent de suivre notre parcours, notre route. On ne pourrait pas sans eux.

Quand la directrice de la Fontaine m’a demandé de fêter cet anniversaire, je n’ai pas hésité. J’ai joué pendant 10 ans dans ce petit café théâtre, c’est un plaisir d’y revenir pour cette soirée exceptionnelle.

– [**Votre spectacle est très physique !
Vous devez suivre entrainement de sportif !
*]

La préparation, c’est essentiel. Dans un one-man show, on ne peut se reposer que sur nous-même. On est obligé d’être en bonne condition physique, conditions de sportif de compétition, avoir une bonne respiration, bonne tonicité.. on le fait aussi pour le respect du public, il faut exprimer ce que l’on a de mieux, et donner le meilleur, cela demande de l’énergie…

– [**Nice meurtrie, blessée. Comme d’autres Niçois vous avez témoigné en livrant un message d’espoir.*]

Oui, Nikaia, en grec veut dire victoire. Je crois vraiment que d’un grand mal peut naître un grand bien. C’est une règle de vie, rien n’est fait par hasard. Je me dis que Nice, avec ce nom qui possède un sens profond, Victoire, on va pouvoir utiliser cette épreuve pour en faire quelque chose de positif dans l’avenir. Je ne sais pas encore comment, quoi, mais je suis persuadée que c’est la vocation de notre ville.

– [**Vous avez travaillé avec un grand metteur en scène : Alain Sachs, maintes fois nominé aux Molières. Que vous a t-il apporté ? *]

[**Alain Sachs*] n’a pas mis en scène ce spectacle. J’ai travaillé avec lui pendant 10 ans, mais à cause d’un planning impossible nous n’avons pas pu nous retrouver autour de super Mado. Néanmoins, l’expérience avec Alain Sachs m’a énormément apportée. Il m’a aidé à peaufiner le travail que j’avais fait sur ce personnage, un travail qui était abrupt. Durant les premières années de ma carrière, l’autodidacte que je suis travaillais un peu de manière empirique. Tout ce que m’a apporté Alain me sert encore aujourd’hui. Ce nouveau spectacle, nous l’avons écrit et mis en scène avec [**Richard Chambrier*], partenaire qui m’accompagne depuis des années aussi.

– [**Quels humoristes vous font rire et est-ce facile de faire rire Mado ?*]

Non, c’est n’est pas facile. Déjà parce que l’on voit tout arriver. Moi, ce qui me fait le plus rire, ce sont les gens qui n’ont pas envie de faire rire, du type Gaston Lagaffe dans la vie ! Mon compagnon en est un ! c’est un Gaston Lagaffe et il me fait tout le temps rire. Et pourtant, Il ne cherche pourtant pas, et c’est justement ça qui est drôle.

– [**Dans vos spectacle, vous êtes souvent un peu vamp. Vous portez des vêtements que l’on remarque !*]

Mado, c’est quand même une séductrice. Mais au delà de la mode , c’est plus un « tempérament ». Mais elle n’est pas vraiment à la mode. Si elle l’était, elle ne serait pas habillée comme je le suis sur scène… disons de façon un peu kitch ! A la ville, Je suis un personnage public, je ne sors pas habillée n’importe comment. J’aime les vêtements originaux, les couleurs vives, mais que ce soit à la mode ou pas, cela ne m’a jamais préoccupé.

[**Pétra Wauters*]|right>



[(Quelques dates de la tournée :

Vendredi 14 Octobre 2016
de 20h30 à 22h00 Noëlle Perna – Super Mado Le Cannet (06)
Samedi 15 Octobre 2016
de 20h30 à 22h00 Noëlle Perna – Super Mado Monaco (98)
Vendredi 21 Octobre 2016
de 20h30 à 22h00 Noëlle Perna – Super Mado Saint-Affrique (12)
Samedi 22 Octobre 2016
de 20h30 à 22h00 Noëlle Perna – Super Mado Martigues (13)
Mercredi 26 Octobre 2016
de 20h30 à 22h00 Noëlle Perna – Super Mado Gap (05)
On peut la retrouver le Mercredi 2 Novembre 2016 – 20h30 au Pasino d’Aix-en-Provence avec sud Concert.
)]


WUKALI 14/10/2016
*Courrier des lecteurs *] : [redaction@wukali.com
Illustration de l’entête: ©Jaussein.

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