Xavier Niel, P-DG de Free, veut créer une pépinière numérique de 30 000 m2 dans la halle Freyssinet, témoin de l’ancienne activité ferroviaire du quartier Paris rive gauche (XIIIe arrondissement). L’homme d’affaires a dévoilé son projet le 24 septembre à l’Hôtel de Ville de Paris, en présence de l’architecte, Jean-Michel Wilmotte et du directeur général de la Caisse des dépôts, Jean-Pierre Jouyet, qui devrait participer au financement à hauteur de 5 à 10%.

A l’horizon 2016/2017, la halle Freyssinet, située dans le quartier Paris rive gauche (XIIIe arrondissement), accueillera, sur 30 000 m2, le plus grand incubateur d’entreprises numériques au monde. Le projet a été dévoilé le 24 septembre, lors de la signature d’un protocole d’accord entre Xavier Niel, P-DG de Free, Jean-Pierre Jouyet, directeur général de la Caisse des dépôts et consignations et Bertrand Delanoë, maire de Paris.

« Notre objectif est d’accueillir 1000 start-up en créant un écosystème qui va leur faciliter la vie », a expliqué Xavier Niel, avant de rappeler qu’il avait eu cette idée d’implanter une pépinière numérique dans la halle en avril 2012, lors de son inscription à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques. D’une longueur de 310 m pour 70 m de large (y compris les auvents suspendus en débords du bâtiment), l’édifice réalisé par Eugène Freyssinet en 1927, est principalement constitué de trois nefs parallèles faites de voûtes minces en béton précontraint dont l’épaisseur peut s’affiner pour atteindre moins de 5 cm au faîtage. « Eugène Freyssinet est le Steve Jobs du début du XXe siècle. C’est un très grand entrepreneur. Ce site a une histoire. Nous allons tout faire pour le remettre en valeur », a ajouté l’homme d’affaires.

Ce dernier a confié la rénovation du bâtiment à Jean-Michel Wilmotte, sans organiser de consultation de maîtrise d’œuvre « afin de gagner du temps ». L’architecte s’est inspiré des containers postaux qui étaient déchargés des trains (l’édifice était connecté au réseau ferré de la gare d’Austerlitz) avant que le courrier ne soit acheminé par camion à travers tout Paris. « Les containers offrent un système très souple qui permet de faire évoluer le programme », a-t-il précisé.

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Trois espaces distincts

La halle se subdivisera en trois espaces bien distincts. En prolongement d’un vaste parvis minéral, un centre d’accueil et de rencontre proposera des salles de réunion et un grand auditorium. Le cœur de la halle sera dédié aux espaces de travail des start-up. La nef centrale restera libre, dégageant ainsi des espaces de convivialité tandis que les nefs latérales accueilleront, sur trois niveaux, le programme fonctionnel (bureaux, salles partagées, stockage d’archives…). Enfin, le dernier secteur hébergera un restaurant de 4 000 m2, qui fonctionnera 24 h sur 24 h, « sorte de grand caravansérail ». Cette partie du bâtiment ayant conservé ses quais et ses voies, Jean-Michel Wilmotte veut y réintroduire un lien mémoriel en y installant un ou deux wagons-restaurants.

La halle sera ouverte sur son environnement : la façade donnant sur le cours Freyssinet sera entièrement vitrée et deux passages publics permettront aux piétons de la traverser dans le sens de la largeur. Enfin, les abords seront totalement réaménagés par la Semapa, aménageur de la ZAC Paris rive gauche.

Deux ans de travaux

Le permis de construire devrait être déposé en novembre. En l’absence de tout recours, les travaux pourraient démarrer à l’été 2014 pour une durée de deux ans. Selon Xavier Niel, le projet avoisine les 150 millions d’euros : entre 60 et 70 millions pour les travaux d’aménagement et différents frais (droits d’enregistrement notamment) et 70 millions pour l’acquisition du bâtiment auprès de la Ville de Paris qui elle-même l’a acheté pour 70 millions également à la SNCF. La Caisse des dépôts financera entre 5 et 10% de l’opération. Par ailleurs, à la demande du ministère de l’Economie numérique, elle prendra 1200 m2 en location (guichet Bpifrance, services publics utiles aux start-up, bureaux de passage…), mettant ainsi en application l’une des recommandations qu’elle avait formulées en juin dernier dans son rapport sur les quartiers numériques.

Lu dans la presse, source: Le Moniteur


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