A sensitive tribute to friendship, beauty and life


[**Anne Dufourmantelle*], 1964/ 21 juillet 2017 (à Ramatuelle) était une philosophe et une psychanalyste française dont les travaux ont connu un rayonnement mondial. Ils ont porté essentiellement sur le lien mère/enfant ( elle a créé et développé la notion de « sauvagerie maternelle » ) et sur les rêves. Elle était aussi un auteur de roman, son dernier, posthume, «Souviens-toi de ton avenir » a fait l’objet d’un accueil très favorable de la part de la critique (vous pouvez toujours lire la recension de cet ouvrage dans Wukali).

L’écrivain [**Jean-Philippe Domecq*] était un ami intime d’Anne Dufourmantelle. Il passait, avec son fils Guilhem et des amis, une partie de ses vacances d’été dans la villa de cette dernière à Ramatuelle où il trouvait un lieu propice à l’écriture et aux relations humaines. Il a été, à son corps défendant, le témoin direct de la mort d’Anne. Ce 21 juillet, elle a accompagné avec sa sœur les enfants à la plage de Ramatuelle. Une Méditerranée déchaînée, le drapeau rouge flottait sur la plage. Pour autant, les enfants sont allés jouer dans l’eau, soit jusqu’aux genoux, mais une lame de fond les a pris, dont Guilhem. Anne, excellente nageuse s’est précipitée pour les sauver. Mais l’effort fut si violent, qu’atteinte d’un souffle au cœur, elle fit une crise cardiaque. Tous les enfants furent sains et saufs, mais les secours n’arrivèrent pas à la ranimer. Elle est décédée car elle a voulu sauver non seulement ses enfants mais surtout Guilhem. Énorme responsabilité morale et pour le pré-adolescent et pour son père.

Dans [**L’amie, la mort, le fils*], [**Jean-Philippe Domecq*], avec son talent et une vraie pudeur, dresse une sorte d’hagiographie d'[**Anne Dufourmantelle*] qui est aussi une sorte d’auto-analyse. Il lui crie à travers la mort son affection, son admiration pour elle, pour la femme qu’elle fut, pour la professionnelle qui a fait progresser l’étude des relations humaines, pour sa générosité, pour son empathie qui l’a amenée au sacrifice de sa vie. Son culte de l’amitié totale.

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Il montre, avec une vraie pudeur, les subtilités du lien si complexe d’un père avec son fils à un moment de crise et de culpabilité de la part de ce dernier.

Ce court livre est, au-delà de l’hommage sincère à Anne Dufourmantelle, une longue réflexion, de très grande beauté, sur l’amitié, sur la vie, sur la mort, plus exactement sur la briéveté, sur la fragilité de la vie.

[**Émile Cougut*]|right>


[**L’amie, la mort, le fils
Jean-Philippe Domecq*]
éditions Thierry Marchaisse. 14€50.
En librairie à partir du 6 septembre.


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