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Le (la) Covid, l’amour et le confinement inspirent la plume disserte d’une écrivaine passionnée

par Émile Cougut

Nous vivons une pandémie, celle de la « bête-covid » comme se plait à l’écrire Chelsea Cunningham qui nous a plongés, contre notre volonté, dans une nouvelle vie qui a commencé par un confinement « dur » pendant plusieurs semaine en 2020.

Au delà de la stupéfaction, il a fallu apprendre à vivre dans son intérieur, avec l’idée que l’ « autre » puisse être un danger potentiel pour soi. Tout un chacun a du apprendre à vivre avec un nouveau rythme. Chacun a vécu le confinement de sa façon, pour que ce moment devienne son confinement. Pas deux vécus qui ne soient identiques. Tout au plus, peut-on dessiner à grands traits différentes catégories entre ceux qui on logé dans une maison de campagne avec un immense parc jusqu’à ceux qui se sont retrouvés avec toute la famille, enfants compris, dans un petit appartement. Chelsea Cunningham fait partie de la catégorie « seule dans un appartement (avec balcon) dans une ville du sud de la France ».

Comme elle est, entre autre, écrivaine, elle a tenu son journal à partir  du 25 mars soit le neuvième jour de confinement. Elle n’est pas la seule, certainement, mais elle nous livre son vécu, ses réflexions, son cheminement intérieur lors de cette crise. 

Une introspection sur sa vie passée : cette mère qui disparaît, ce père dominateur qu’elle fuit à 18 ans, son enfance à Chypre avec l’insouciance de ce « tendre âge », sa vie en Irlande, sa passion pour la lecture, son arrivée en France dont elle ne parle pas la langue.

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Mais par dessus tout, l’amour, indéniable moteur de sa vie. Bien sûr, l’amour pour ses deux enfants, confinés avec leur père, qu’elle ne voit que par intermittence en ces moments difficiles, ce qui est une blessure jamais cicatrisée. Mais surtout l’amour aussi bien sentimental que physique qu’elle a ressenti pour beaucoup d’hommes. Elle n’a aucun regret, aucun remords car elle a toujours vécu ses rencontres comme une chance, une opportunité que lui offrait la vie, qui lui ont permis de vivre des moments intenses, profonds, voire même d’intense bonheur. 

Ses expériences lui permettent de développer une vraie philosophie par rapport à ce concept, le journal se transforme par moment en véritable essai philosophique sur l’amour (aussi bien physique que sentimental, j’insiste) : « ils confondent « le sentiment amoureux » (voué à s’affaiblir de pair avec la fabrication d’ocytocine dans leurs corps) et le sentiment d’amour… celui qui transforme, celui qui fait évoluer, celui qui fait oublier le mal qu’on nous a déjà fait et ignorer le mal qu’on pourrait encore si facilement nous faire. L’amour est une libération et une condamnation de concert ; l’amour est une mise en danger précisément là où on devrai être en parfaite sûreté. » Voilà, en peu de mots, ce que plus d’un a vécu sans avoir su théoriser les sentiments, les palettes, les nuances de l’amour.

Et que dire des réflexions que le confinement la pousse à avoir sur des notions comme le destin, le hasard, les circonstances, la sérendipité (qui l’occupe une journée entière).

Qu’il est agréable, de lire des digressions, toujours justes, par rapport, à un livre de Virgina Wolf, une citation d’Épicure, de George Sand ou un poème de Charles Baudelaire

Et puis, il y a le « dé-confinement » et le bilan. Une fois de plus, une page de sa vie a été tournée, une « épreuve » vient de s’achever, et, naturellement, Chelsea Cunningham va partir, du Sud vers la Charente , de la Méditerranée vers l’Atlantique. Une nouvelle page va s’ouvrir, de nouvelles expériences, sûrement de nouvelles introspections.

Beaucoup ont vécu le confinement comme une punition, un arrêt dans la fuite en avant qu’est, trop souvent, la « vie normale ». Chelsea Cunningham nous démontre que, pour elle, la « bête-covid » ne lui a pas fait vivre un « bête- confinement ».

Intime confinement
Chelsea Cunningham

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