Poetry helps patients suffering from Alzheimer’s disease


Lu dans la presse: Actua Litté


Cette dégénérescence cognitive est devenue le combat le plus important d’écrivains comme Terry Pratchett : la maladie d’Alzheimer frappe aujourd’hui 800.000 personnes sur le territoire britannique. Mais en l’absence de traitement encore efficient, les personnels hospitaliers, dans certaines institutions, ont recours à des méthodes plus étonnantes que jamais : la poésie en fait partie.

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L’association Kissing it Better envisage que la prosodie et la rythmique induites dans la poésie seraient des outils faisant appel à la mémoire, et susceptible de déclencher des réactions chez les patients. Raison pour laquelle des séances de lecture sont organisées, pour stimuler les malades. Quand ces derniers « entendent seulement un mot d’un poème dont ils se souviennent, cela illumine leur journée », assure Elaine Gibbs, directrice de maison de retraite, citée par l’AFP.

Pour les malades, si les mots mêmes des poèmes ne reviennent pas, ces derniers entraînent le retour de souvenirs, liés à l’enfance. La plupart des poèmes proposés en lecture sont de ceux que les écoliers britanniques étaient susceptibles d’apprendre. Des réactions qui motivent également les bénévoles qui interviennent dans ces établissements.

Une étude dévoilée en octobre dernier, et portant sur les réactions du cerveau à la prose et la poésie, démontrait que la lecture de poésie était plus associée aux zones de la mémoire. Ces régions, plus largement stimulées, indiqueraient que la lecture de poésie ressemble à un souvenir. Il semble en être de même dans le cas de poèmes lus.

Une ancienne comédienne et de la Royal Shakespeare Company, Anita Wright, explique : « C’est formidable quand ils se joignent à vous pour finir un vers. » Elle intervient dans le cadre des événements de Kissing it Better, aux côtés d’autres lecteurs âgés de 6 à 81 ans. C’est que des écoles locales ont été sollicitées et les enfants apportent manifesment, et très volontiers, leur participation.

Lyn Darnley, qui dirige la RSC rappelle que la poésie « coule au plus profond de nous », et qu’elle est également en mesure de « déclencher des souvenirs, pas seulement rappeler des émotions, mais aussi le sens aigu des mots ».

Kissing it Better organise régulièrement ce qu’ils appellent « des séances de réminiscence » dans les hôpitaux et les maisons de retraite. « Lire une poésie familière, pour quelqu’un atteint de démence ou d’autres lésions cérébrales, apporte de grands résultats, non seulement parce qu’ils se remémorent les mots, mais également les endroits où ils les ont entendus », explique Jill Frasier de l’organisation. Depuis maintenant trois ans que ce processus a été mis en place, les émotions n’ont pas manqué, tant les réactions des malades, quand les personnels soignants n’en attendent plus, sont soudaines.

Un infirmier de l’organisation Dementia UK, luttant contre la maladie ramène toutefois les pensionnaires et les lecteurs à la réalité : « La poésie n’a pas le pouvoir de soigner la sénilité.Mais elle a le pouvoir, comme la chanson, de redonner confiance aux patients: ils découvrent qu’ils se rappellent de quelque chose alors qu’ils échouent même à se souvenir de votre prénom. »

Moteur et lien entre les personnes, et les générations, elle enthousiasme également les enfants. Hannah, âgée de 15 explique : « Quand je serai vieille, je voudrais que des gens viennent me rendre visite, pour me lire des poèmes et me chanter des chansons. »

Cécile Mazin


Illustration de l’entête: photo Tom Hussey


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