20 stories about 20 murderers


Les médias audio visuels depuis quelques années nous présentent des émissions sur les criminels. Enfin le plus souvent ce sont ceux qui ont fait la une de l’actualité, les auteurs des faits divers qui ont « fait trembler dans les chaumières ». Si j’utilise cette locution quelque peu datée, c’est que les « médias de masse » ne font que reprendre la ligne éditoriale de la « presse populaire » du XIX siècle qui a vu son succès grâce à ses « unes » plus sanguinolentes les unes que les autres. Le fait divers le plus sordide a toujours fait vendre, la télévision et la radio se servent toujours de cette loi commerciale.
Le fait divers, le sordide a toujours exercé une certaine fascination sur les êtres humains qui s’interrogent pour savoir comment on peut en arriver à de tels actes en se disant que les auteurs sont des fous et que donc nous, jamais, nous ne ferrions pareils. Il est bien connu que les criminels sont tous des pervers, des déviants. Un fait divers nous donne des frissons sans que notre intégrité physique ait été une seconde en péril.

Criminels que viennent de publier les éditions Perrin est la compilation de notices biographiques de 20 criminels qui nous mène du XVI au XX siècle : d un petit noble breton qui profite des troubles de la Ligue pour se tailler un fief dans la région de Douarnenez, à la reine de la cocaïne en passant par une histoire de violence conjugale sous fond d’intérêts pécuniaires dans la Rome du XVIIème siècle, ou à un médecin japonais spécialiste de la guerre bactériologique, à un meurtre passionnel ou au principal bourreau de Staline.

Les auteurs ne font aucune œuvre de psychologue, ils n’essaient pas de chercher une constante entre ces vingt personnes, il n’y en a pas. Tout au plus peut-on comprendre en filigrane que les circonstances de l’histoire ont transformé certains en assassins. Ou alors le milieu avec sa culture dans lequel ils vivaient. Au lecteur de le percevoir, car les auteurs décrivent et, à quelques exceptions près, n’essaient pas d’expliquer ou de donner des éléments de compréhension. Ce livre est écrit de façon « journalistique » pour faits-divers sans analyse, sans chercher à savoir ce qui fait la spécificité de tel ou tel destin. Aussi, le choix de ces 20 individus peut sembler totalement arbitraire, le lecteur est en droit de se demander pourquoi avoir pris tel bourreau nazi et pas tel autre et il en est de même pour presque tous les portraits. Mais cette démarche permet de mettre le lecteur au contact soit « d’oubliés de l’histoire  », soit de « seconds couteaux » qui n’ont rien à envier au niveau de l’horreur à ceux qui font l’objet d’imposantes biographies.

Olécio partenaire de Wukali

Les auteurs mettent par leur choix d’écriture sur un même plan les « criminels de masse » (580 000 morts environ pour le docteur Anthrax), et l’auteur d’un seul crime comme Honoré François Ulbach dont l’exécution est à la base du combat de Victor Hugo contre la peine de mort. Normal dans ces conditions de ne pas trouver un fil conducteur dans cette compilation de biographies. Mais c’est la limite de ce genre d’exercice.

Félix Delmas



Criminels

Philippe Di Folco &Yves Stavridès

Éditions Perrin. 22€


WUKALI 13/11/2014


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