First published in the fifties this short novel is anchored in a realistic perception of the society

Les éditions Le Dilettante viennent de rééditer Fausse route le seul et unique livre d’un certain Pierre Méridol qui fut publié au début des années cinquante par les éditions de Minuit . Preuve s’il en est de la qualité de cet ouvrage quand on pense à la rigueur éditoriale qui présidait dans cette maison à cette époque et n’a cessé depuis lors de se maintenir.

Fausse route est un livre court, d’aucuns diraient une grande nouvelle (à partir d’un certain nombre de pages je n’ai jamais réussi à faire la différence). Court, mais percutant. Une histoire de routiers, de routes, de départs à l’aube, d’une usine vers un dépôt, des arrêts dans des bistrots, des restaurants d’habitués et l’asphalte encore et toujours ; il y a le narrateur, le conducteur principal et puis son aide, Édouard, un déraciné, une « cloche », plutôt taiseux mais qui devient son ami. Un jour, ils prennent une jeune auto stoppeuse, Françoise, jeune fille peu farouche, elle aussi en rupture d’un passé inconnu. Édouard lui loue un minuscule bar rue Mouffetard à Paris. Les deux hommes la rejoignent tous les week-ends ? A l’arrivée du jeune Jules, le fils de l’ancien coéquipier du narrateur avant Edouard ? Cet équilibre va lentement se dissoudre pour aboutir à un final non prévisible, mais en quelque sorte inéluctable.

En lisant Fausse route , le lecteur pense à Dabit, à MacOrlan, à toute cette littérature de haute qualité de l’entre-deux guerres. Une écriture descriptive, « froide », quasi vériste, naturaliste. Il n’y a aucun jugement de la part de l’auteur, mais des faits, des faits bruts, « neutres » et qui s’enchaînent naturellement.

Ce « road book » aussi noir que la vie de ses protagonistes est une vraie plongée dans un univers qui est loin d’avoir disparu.

Émile Cougut

Fausse route
Pierre Méridol
éditions Le Dilettante. 15€

WUKALI 26/02/2016
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