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Rencontre entre Vidocq, bagnard et chef de la police, avec Balzac, Dumas, Hugo et quelques autres

par Émile Cougut

Qui n’a pas entendu parler d’Eugène François Vidocq, «l’inventeur» de la police judiciaire moderne, ce bagnard devenu le chef de la sûreté à la préfecture de Police de Paris. Un destin, un parcours personnel hors du commun. Le moins que l’on puisse dire, c’est que dès son époque il a fasciné et servit d’inspiration à bien des personnages de romans. On pense, pour les plus connus, à Balzac, à Eugène Sue, à Alexandre Dumas et surtout à Victor Hugo, n’est-il pas le modèle de Jean Valjean, voire, sous certains aspects de Javert, dans Les Misérables. Et dans combien de films, de feuilletons télévisuels, son nom apparaît, en faire la liste serait un inventaire des plus fastidieux.

Hormis dans quelques biographies, nous ne connaissons de Vidocq que ce qui est contenu dans ses «mémoires» . Mais celles-ci ne portent que la quinzaine d’années (sur ses quatre-vingt deux ans de vie) passées au service de la police. Et en plus, elles ont été rédigées par des «nègres» qui furent peu fidèles aux notes données par Vidocq, allant même jusqu’à inventer des épisodes dont il aurait été le héros. De fait, Vidocq fut bien plus complexe. Soit, on sait qu’il fut bagnard (et une sorte de roi de l’évasion), inspecteur de police, mais il fut en outre un mouchard, un chef d’entreprise dans le domaine de l’imprimerie, un inventeur (papier infalsifiable, encre sympathique, serrure dite inviolable), un détective privé, l’inventeur du « one man show », un écrivain, s’occupe, en suivant Benjamin Appert, de la réinsertion des délinquants et j’en passe. Ce qui ne l’empêcha pas de mourir du choléra, plutôt miséreux, à quatre-vingt deux ans.

C’est ainsi que Jean-Christophe Barc, imagine une rencontre, en 1836, une rencontre dans le salon de Delphine de Girardin (le plus important de son époque), entre Vidocq, le comédien Frédéric Lemaire, Honoré de Balzac (qui a déjà rencontré et fréquenté Vidocq) et Victor Hugo. Ce dernier est assez froid avec l’ancien policier, se méfie de lui, mais, petit à petit, au fur et à mesure que Vidocq se raconte, autrement que comme policier, décrit l’enfer de la chaîne qui amène au bagne, il change d’attitude et petit à petit, le spectateur au théâtre (ou le lecteur) voit se dessiner le personnage de Jean Valjean.

Le théâtre « historique » est un excellent vecteur pour nous replonger dans des époques révolues qui n’avaient pas les mêmes mentalités, la même culture que nous. Il nous amène à réfléchir sur notre passé, à comprendre l’attitude de personnages réels qui ont bercé notre imaginaire.

Olécio partenaire de Wukali

Jean-Christophe Barc, comédien et metteur en scène, nous offre ici une pièce de théâtre au rythme élevé qui nous fait toucher la complexité de l’homme que fut Eugène François Vidocq.

Vidocq
Jean-Christophe Barc

éditions L’Harmattan. 15€

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