A group of amusing characters in the core of the economic crisis in Argentina


Si vous allez un jour dans la ville d’O’Connor, dans la pampa en Argentine, passez voir la ruine de l’ancienne usine. Alors, avec un peu de chance, on vous parlera de cette fameuse nuit, quand, lors d’un orage particulièrement violent, toute la province fut privée d’électricité. Dans les bâtiments de cette ancienne usine se trouvait un gros transformateur électrique et c’est son explosion qui finit de la détruire, et ce n’était pas les conséquences de la foudre malgré l’orage. Les pompiers en intervenant se sont vite aperçus que cette destruction était loin d’être naturelle mais bien plus la conséquence d’un dynamitage. Bien peu savent que les dégâts n’étaient pas exactement ceux souhaités, mais quand on confond 9,3 kilos avec 93 kilos, un simple déplacement de virgule, l’explosion et son souffle sont loin d’être les mêmes. Maintenant seuls les auteurs de cet acte savent le pourquoi du comment, la cause qui a abouti, après mûres réflexions, à la destruction de l’usine, et c’est le thème du roman d'[**Eduardo Sacheri*] que viennent de publier les éditions Héloïse d’Ormesson.

[**Eduardo Sacheri*] est un des jeunes auteurs les plus prometteurs de la littérature argentine. L’adaptation de son roman Dans les yeux a été adapté au cinéma par [**Juan José Campanella*], et a remporté l’Oscar du meilleur film étranger en 2010, excusez du peu !

L’histoire est simple : un groupe d’amis réunit toutes ses économies car chacun d’entre eux souhaite relancer le fonctionnement des silos à grains du village. Mais ils se font « escroquer » par le banquier qui leur explique que pour pouvoir obtenir un prêt, il faut qu’ils mettent leurs dollars sur un compte courant. Mais ce qu’ils ne savaient pas (à l’inverse du banquier), c’est qu’au vu de la crise économique de 2001 tous les comptes bancaires vont être « gelés ». Le banquier est en cheville avec un des plus gros commerçants du coin Manzi, a qui il permet, dés le dépôt opéré, de récupérer l’argent liquide. Comment récupérer cet argent et que cet argent ? Surtout quand ils apprennent que Manzi cache son argent dans une fosse blindée au milieu des champs dotée d’une alarme particulièrement performante. C’est à quoi vont s’évertuer les escroqués : Perlasssi, l’ancien footballeur professionnel, propriétaire d’une station essence qui périclite, quelque peu dépressif depuis la mort accidentelle de son épouse ; son fils Rodrigo, l’étudiant amoureux de Florencia, la belle secrétaire de Manzi ; Fontana, le réparateur de pneus crevés ; Belaunde, le chef de gare où ne passe plus de train ; Lorgio le propriétaire d’une entreprise de transport avec son fils Harman qu’il ne comprend pas alors que ce dernier n’arrive pas à dire son amour pour son père ; les deux frères Lopez Eladio et José, plus que très limités intellectuellement ; Medina qui passe son temps à résister à l’administration qui veut qu’il quitte sa maison régulièrement inondée. Une bande de perdants, de pieds nickelés mais unis, ne voulant non se venger, mais faire cesser une injustice.

Olécio partenaire de Wukali

[**Eduardo Sacheri*] nous fait découvrir un univers : la vie rurale dans une Argentine ravagée par la crise économique avec ses perdants et ses gagnants. Il le fait avec un humour décapant (on rit beaucoup à la lecture de La nuit de l’usine), en donnant une vie intense, profonde, à chacun de ses personnages bien loin des stéréotypes habituels, en rien manichéen, mais avec un respect total pour chacun d’entre eux, même pour Manzi, victime de sa cupidité, Harpagon argentin de ce début de millénaire et qui n’arrive pas à se détendre, à vivre, à cause de « sa cassette ».

[**La nuit de l’usine*] est un roman que tous les dépressifs, râleurs, français quoi, doivent lire pour percevoir que le monde dans lequel nous vivons est plein de sources d’optimisme pour l’avenir ! Le tout est de savoir s’en donner les moyens et de ne jamais reculer face aux difficultés.

[**Émile Cougut.*]|right>


[**La nuit de l’usine
Eduardo Sacheri
*]
éditions Héloïse d’Ormesson. 22€


La Nuit de l’usine d’Eduardo Sacheri a été choisi pour figurer dans la sélection Livres de Wukali.


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WUKALI 19/04/2018)]

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