Le Pape est mort, un autre Pape doit être désigné. Comme la charge n’est pas héréditaire, comme de son vivant le Pape ne peut désigner son successeur, la solution trouvée, imaginée, c’est l’élection. D’autres procédés auraient pu être mis en place comme le tirage au sort qui fut utilisé par les apôtres agrès le suicide de Judas. Mais ce fut, au fil du temps, l’élection qui fut adoptée, élection placée toutefois sous la protection de l’Esprit Saint !
Cette procédure a connu bien des évolutions et, encore de nos jours, le titulaire de la fonction papale l’abonde pour l’élection de son (ses) successeur(s). De fait, la base qui préside cette élection date du haut Moyen-Âge et a connu une grande évolution sous le pontificat de Grégoire X (1270-1276) qui a été élu après le plus long conclave de l’histoire.
Les grands règles qui président au conclave sont d’abord la mise au secret et l’enfermement des cardinaux qui seront isolés du monde jusqu’à l’élection de l’un des leurs, le nouveau Pape, l’interdiction de tout contact avec l’extérieur (pas de téléphone portable par exemple), l’interdiction absolue de voter pour soi (sur le bulletin chacun note une maxime en latin, l’élu doit dire celle qu’il a mise et on vérifie qu’il n’a pas voté pour lui), la nécessité d’avoir les deux tiers des votants. L’élu a la possibilité de refuser son élection, et alors on revote. Il y a d’autres règles qui évoluent avec le temps que vous découvrirez au fil de votre lecture.
Yves Chiron a sélectionné dix conclaves qui ont marqué l’histoire de la papauté et par voie de conséquence l’histoire du catholicisme romain (à la base le Pape est l’évêque de Rome). Comme pour tout choix certains peuvent regretter l’absence de tel ou tel conclave, à titre personnel, pour moi, c’est le concile de Lyon qui s’achève en 1316 avec l’élection de Jean XXII.
L’auteur montre qu’un conclave est avant tout politique, un rapport de force pouvant aller jusqu’à l’élection d’un anti-Pape, celui qu’ils avaient préalablement élu ne leur convenant pas. Les évènements du monde ne sont jamais absents du choix, que l’on pense à l’élection de Pie XII, voir même à celle de François, le 266ème Pape. Ce qui est certain, c’est que ce n’est pas toujours le favori au début du conclave qui en sort avec la tiare papale.
Yves Chiron a réuni une impressionnante documentation qu’il analyse avec la rigueur qui prévaut aux études historiques pour nous livrer une étude sur les us et coutumes de l’église chrétienne apostolique et romaine et qui dépasse largement le petit cadre qu’est un conclave.
Les dix conclaves qui ont marqué l’histoire
Yves Chiron
éditions Perrin 21€
Illustration de l’entête: chapelle Sixtine, Vatican, 2005
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