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No(s) Dames. Aux femmes la direction musicale, à l’homme les agonies de divas 

par Communiqué

Le spectacle « No(s) Dames » est au Trianon de Paris et en tournée en France

En France, 122 femmes ont été tuées sous les coups d’hommes en 2022 (source) : un chiffre qui fait froid dans le dos, et qui illustre à nouveau le combat essentiel contre les violences faites aux femmes et les inégalités de genre. 

Le spectacle No(s) Dames propose de renverser la situation en recomposant un opéra qui rend hommage aux héroïnes des drames passés mais en inversant les rôles, avec un quatuor de femmes remplaçant le chef d’orchestre et un homme chantant les grands airs de divas et montant sur l’échafaud habituellement réservé aux sopranos. 

Un hommage aux femmes et un bouleversement des codes traditionnels

Porté par le contre-ténor Théophile Alexandre et le Quatuor à cordes féminin Zaïde, No(s) Dames est une prise de parole lyrique et humaniste, mêlant beauté du chant et regard nouveau sur les drames de l’opéra, de Carmen à Violetta en passant par Norma, Manon, Médée, Salomé ou la Reine de la Nuit

Son but ? Rendre un hommage vibrant aux femmes et en particulier à ces grands personnages féminins au centre des plus célèbres opéras. Un hommage, certes, mais qui interroge ces rôles qui maltraitent les femmes depuis toujours dans ces spectacles lyriques écrits et composés par des hommes. 

Olécio partenaire de Wukali

Des femmes adulées mais caricaturées… Fortes mais déshumanisées… Sublimées, mais violentées jusqu’au féminicide : leur rôle est souvent construit de façon schizophrénique. On habille surtout de grandes mélodies romantiques la souffrance que subissent ces femmes (poignardées, empoisonnées, défenestrées, malades, étranglées, suicidées, brûlées vives…) et c’est bien sur cela que « No(s- Dames » s’appuie, en prenant le contre-pied des opéras classiques pour proposer un retournement de situation des rôles, tout en célébrant ces musiques magnifiques. 

Cet opéra surprend par son utilisation des codes classiques musicaux, ainsi que par son audace de déranger le classicisme des drames infligés aux dames. 

Loin des assignations imposées, les artistes dégenrent les rôles et célèbrent alors la puissance du féminin et la sensibilité du masculin, dans un spectacle porteur d’un espoir universel. 

Un spectacle ovni en tournée dans toute la France

Après l’Opéra de Limoges, le Volcan du Havre, le Tangram d’Évreux, Courbevoie et les festivals d’été, le spectacle après une présentation triomphale au Trianon de Paris le 9 janvier dernier fera l’objet d’une programmation supplémentaire le 11 Avril 2023.

La première séance parisienne archi complète s’est déroulée en présence d‘Isabelle Rome, ministre de l’Égalité et de la Diversité. Les chanteuses Juliette et Zaza Fournier assurèrent la première partie et une conférence sur les stéréotypes de genre s’est tenue en amont de la représentation, avec les participations de la philosophe Catherine Clément, la cheffe d’orchestre Laurence Equilbey et la metteuse en scène Macha Makeïeff. 

La deuxième date parisienne, le 11 avril au Trianon à 20h, sera elle aussi précédée d’une conférence sur la mise en scène des violences faites aux femmes dans les œuvres du patrimoine, avec Ghada Hatem, directrice de la Maison des Femmes, et la journaliste Victoire Tuaillon. Tous les bénéfices de cette 2e soirée seront reversés à la Maison des Femmes. 

Le spectacle se déplacera par la suite également à Château-Arnoux-Saint-Auban, Laval, Montauban, Meudon, Lisieux, La Sainte Chapelle à ParisSaint Valery en Caux et nombre d’autres villes. 

Au programme : des grands clichés de madones, putains et sorcières, déconstruits dans un cadavre exquis musical reliant 23 héroïnes tragiques tirées des grands opéras de Cavalli à Piazzolla, en passant par Bizet, Verdi, Bellini, Mozart, Gluck, Grieg, Massenet, Rossini, Tchaïkovsky… 

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