Artcurial organise le 16 décembre 2024 une vente aux enchères exceptionnelle et inédite en France : la vente des écrits et souvenirs personnels du général de Gaulle provenant de la succession de l’amiral Philippe de Gaulle. Documents familiaux et privés mais également objets et souvenirs, plus de 350 lots seront proposés à l’occasion de cette vente unique et historique. Une partie du produit de la vente sera reversée à la Fondation Anne de Gaulle.
En parallèle de cette vacation, Artcurial exposera pour la première fois au public, du 7 au 15 décembre, à l’hôtel Marcel Dassault, l’un des documents les plus emblématiques de l’Histoire de France : le manuscrit original de l’Appel du 18 juin 1940, rédigé par le général de Gaulle à Londres.
Une vente exceptionnelle d’objets, souvenirs et documents personnels retraçant l’épopée de Charles de Gaulle, le 16 décembre 2024
Cet ensemble de plus de 350 lots éclaire les influences, réflexions et événements qui ont contribué tout au long de sa vie à façonner l’un des plus illustres personnages de l’Histoire de France.
En parallèle des exemplaires personnels de ses œuvres, figurent les brouillons et manuscrits des travaux historiques et théoriques du Général.
Un important manuscrit pour la Discorde chez l’ennemi (est. 50 000 – 60 000 €) côtoie plusieurs ensembles pour l’ouvrage le Fil de l’épée des premières recherches jusqu’à la rédaction, ou des articles publiés dans différentes revues.
Seront également proposés aux enchères plusieurs manuscrits de nouvelles, dont Zalaïna écrite en 1908 par le jeune Charles de Gaulle sous le pseudonyme « Charles de Lugale ». Ce récit, marqué par l’influence de Pierre Loti, se déroule en Nouvelle-Calédonie où un jeune officier de l’armée coloniale tombe amoureux de la belle Zalaïna, fille d’un sorcier (est. 4 000 – 5 000 €).
Également, un écrit de jeunesse, rédigé alors qu’il n’a que 14 ans, illustrant son hésitation entre une carrière littéraire ou militaire : la nouvelle Campagne d’ Allemagne, mettant en scène un général de Gaulle (!) libérant la France de l’envahisseur allemand (est. 10 000 – 15 000 €).
Plusieurs carnets de notes et citations qui cristallisent la pensée de Charles de Gaulle seront présentés, entremêlant propos philosophiques, commentaires historiques, analyses politiques et considérations littéraires. Ces pêle-mêle inédits constituent un témoignage essentiel, mettant en évidence la construction intellectuelle permanente de Charles de Gaulle.
La vente rassemble également un important volume de correspondances privées. On y trouve notamment des échanges suivis avec son fils Philippe, ainsi que des lettres familiales, comme cet émouvant instantané des combats de mai 1940 envoyé à sa femme (est. 7 000 – 8 000 €).
Ou encore les lettres codées qu’il adresse à sa mère pendant sa captivité à la fin de la Première Guerre mondiale.
Cette précieuse correspondance s’enrichit de ses échanges avec diverses personnalités : Mauriac, Malraux, Bernanos, Claudel… À titre d’exemples, le courrier de Winston Churchill, envoyé en 1948 dans le cadre de la rédaction de ses Mémoires où il l’interroge sur la date précise de son arrivée à Londres : « est-ce le 17 ou bien le 18 juin ? » ou encore cet ensemble de lettres écrites par Joséphine Baker, signées Votre fidèle et sale gaulliste.
Des objets personnels seront également mis en vente comme la montre bracelet R 27 patent pending de la célèbre manufacture LIP portée par le Général dans les années 1960 (est. 6 000 – 10 000 €) ou encore une pendulette de table offerte par la sœur de John Fitzgerald Kennedy, Eunice, et son mari Sargent Shriver, à l’occasion de Noël 1969.
Parmi les souvenirs, de nombreux objets, ordres et décorations marquent toutes les étapes de la vie personnelle et militaire de Charles de Gaulle, de l’enfance, en passant par les temps de guerre, jusqu’à son retrait de la vie publique. Des objets et souvenirs ayant appartenu à Philippe de Gaulle complètent cette traversée du siècle.
Le manuscrit original de l’appel du 18 juin
Exposé pour la première fois au public, en parallèle de la vente
Le 17 juin 1940, après avoir appris la démission du gouvernement Paul Reynaud, le général de Gaulle refuse de se résigner et s’envole pour Londres, emportant avec lui le destin de la France. L’idée d’un appel à la résistance se concrétise dans la matinée du 18 juin, alors que des tractations désespérées sont encore en cours avec le gouvernement de Bordeaux. Le Général et son aide de camp, le lieutenant Geoffroy de Courcel, travaillent à la rédaction d’un discours radiodiffusé avant qu’il ne soit tapé à la machine par la jeune Élisabeth de Miribel, rencontrée deux jours plus tôt. Malgré l’opposition du cabinet britannique qui juge l’intervention prématurée, le Général obtient un accord in extremis, à condition de remplacer deux phrases jugées offensantes pour les dirigeants français. Le manuscrit de l’Appel, copieusement biffé et repris, laisse apparaître la version originale avant ces modifications.
Le Général prononce son allocution à la BBC vers 18h avant qu’elle ne soit diffusée quelques heures plus tard. L’enregistrement original semble avoir disparu.Manuscrit de l’Appel du 18 juin avec la carte d’Yvonne de Gaulle
Le manuscrit de l’Appel, témoin de l’Histoire en cours, incarne à lui seul « la flamme de la Résistance française » et illustre la clairvoyance stratégique du Général quant à l’issue du conflit, ainsi qu’à sa dimension mondiale.
L’Appel est accompagné d’un mot d’Yvonne de Gaulle, écrit sur l’une de ses cartes de visite, levant un coin du voile sur le destin de ce document : « Manuscrit de l’appel 18 juin (qui est à la B. de F. à Chaumont). Ce manuscrit m’a été remis par le Général, à Londres, le 19 juin 1940. Il m’a dit conservez précieusement ces manuscrits. Si je réussis, ils feront partie du patrimoine de nos enfants. Le Général écrivait alors avec un porte plume – mais par la suite, à ma demande, il a authentifié le manuscrit en écrivant avec son porte plume réservoir. »
Ce document exceptionnel est présenté au public en dehors du cadre de la vente aux enchères.
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